Ouvertures faciles et Dans la danse, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 28 mai au 3 juin 2025.
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Ouvertures faciles, de Pierre Excoffier et François Hernandez, devant les projections de The Phoenician Scheme
Un panel de gens représentatifs de rien du tout essaie d’ouvrir des emballages à ouvertures soi-disant faciles.
Elles s’annoncent pratiques, elles promettent la simplicité — et pourtant, elles résistent, se déchirent, frustrent, parfois jusqu’à l’absurde. Dans Ouvertures faciles, François Hernandez et Pierre Excoffier orchestrent un ballet hilarant d’échecs minuscules face à ces emballages du quotidien, à grand renfort de bruitages et de gestes maladroits. Derrière la légèreté comique du dispositif, le film dresse en creux un portrait de notre société de consommation : standardisée, saturée d’objets jetables… et rarement conçue à hauteur d’humain. Témoignages absurdes, regards perdus, efforts vains… À mi-chemin entre l’essai sociologique et la performance burlesque, les deux cinéastes rendent hommage à l’inoubliable Essai d’ouverture de Luc Moullet pour interroger à leur tour notre rapport à l’efficacité, au confort moderne, et à ces objets supposés « nous simplifier la vie ». Spoiler : ce n’est pas gagné.
Production Garone Scénario François Hernandez, Pierre Excoffier Musique Kip Hanrahan Interprétation Gérard Krawczyk, Nicolas Philibert, Bô Geste, Rachid Bouchareb
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Dans la danse, de Katya Mikheeva, devant les projections de Jeunes mères et Les enfants rouges
Danse, amitié, groupe, beatbox, mouvement, hiphop, freestyle, cypher.
L’école valentinoise de la Poudrière a accompagné cette chorégraphie colorée qui rappelle, par sa fluidité et son harmonie, le fameux tableau iconique d’Henri Matisse datant de 1909, et tout simplement titré La Danse. Ce classique pictural réunissait cinq corps, quand ce film de fin d’études en crée quatre. Un quatuor animé qui chante le lien et la cohésion par l’art dansé.
C’est le hip-hop qui est à l’honneur, et qui raconte un moment d’entraînement. Arrivée, accolade, échauffement, mouvement, performance, départ. La boucle est bouclée en quatre minutes d’animation au trait limpide et aux aplats de couleurs vivifiants. Rouge, vert, orange, bleu, beige, marron, noir et blanc emplissent la toile de l’écran. Le minimal le dispute à l’écran plein dans une danse formelle.
Aucun dialogue verbal n’est échangé, mais des voix, des sons, des bruitages enrichissent l’espace, le temps du film. Pas de brouhaha ni de surdosage. La douceur domine finalement, dans l’accomplissement de la rencontre collective. Dans la transmission au spectateur et à la spectatrice aussi. Comme si nous étions les convives privilégié(e)s d’un rafraîchissant moment de cohésion.
Production La Poudriere Musique Mathurine Judicaël