Code rose et Busline35A, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 15 au 21 janvier 2025.
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Code rose, de Taye Cimon et Pierre Coëz devant les projections de Le quatrième mur
En pleine mer, un flamant rose vient se poser sur un porte-avions. Pour garder la piste sûre permettant d’assurer leur mission de faire décoller les avions, les militaires doivent le faire fuir. Mais le flamant et ses congénères reviennent implacablement mettre du rose sur cette machine de guerre grise.
En pleine mer, un porte-avions devient le théâtre inattendu d’une étrange rencontre : des flamants roses viennent bousculer la routine militaire, apportant une touche de fantaisie dans cet univers vert-de-gris. Malgré les tentatives des soldats de chasser les oiseaux entreprenants, la nature reprend ses droits, inlassablement.
Réalisés par 6 étudiants de L’Ecole des Nouvelles Images, fleuron de l’animation 3D en France, Code rose séduit par l’harmonie de ses couleurs flamboyantes. De quoi voir la vie en rose.
Production Ecole des Nouvelles Images Scénario Sandra Leydier, Manuarii Morel, Romain Seisson Musique Titouan Gramain
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Busline35A, de Elena Felici devant les projections de Hiver à Sokcho et L’amour au présent
Un bus, trois passagers et une situation sur le siège arrière à laquelle ils ne parviennent pas à se confronter.
Elena Felici frappe fort avec Busline35A. Elle réussit en cinq minutes à raconter une scène de prédation sexuelle dans la forme inventive et créée de toute pièce du cinéma d’animation. De la simplicité narrative, mais une grande richesse artistique : unité de lieu et d’action – un bus, un soir tombé, cinq personnes assises, et un conducteur ou conductrice hors champ. Et puis le drame, si monstrueusement ordinaire.
En transcendant le réel par son style animé, le réalisme de la situation décrite s’en trouve décuplé. L’étouffement grandit au fur et à mesure que l’agression verbale et proxémique avance, et que l’indifférence des passagères et passager alentour s’exprime par de savants portraits et un chapitrage personnalisé : la vieille dame, le vieil homme et la femme entre deux âges.
Les pensées intérieures des témoins reflètent d’autant plus l’ignominie de l’agression à l’arrière, que les personnages semblent s’y engouffrer par déni et pour s’empêcher d’intervenir. Cette pépite danoise raconte comment la peur fige les corps et active les esprits. Et comment le cynisme collectif empêche la défense, la solidarité, la protection. Implacable autant que brillant.
Production The Animation Workshop Scénario Elena Felici Musique Rasmus Bøgelund, Uri Kranot