Promenades nocturnes, Love Me True et Accidents, Blunders and Calamities, trois courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 20 au 26 novembre 2024.
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Promenades nocturnes, de Lizete Upite, devant les projections de Le royaume et Hayao Miyazaki et le héron
Une nuit, Anna et son père décident de rentrer chez eux en passant par la forêt. La jeune fille prend une torche pour s’éclairer. La forêt silencieuse est à la fois effrayante et fascinante… Et la flamme aussi rassurante qu’aveuglante.
La Lettonie aussi est une heureuse contrée productrice de cinéma d’animation. La preuve avec ce nouvel opus signé Lizete Upite, en technique de dessin en 2D. Déjà remarquée avec Une nuit sur le lac et Lilas de Riga, la réalisatrice balte distille sa poésie dans cette balade en pleine nuit étoilée dans la forêt, entre un père et son fils.
Le film joue avec finesse des terreurs, des angoisses, et du dépassement de soi. L’accompagnement et la complicité caractérisent l’aîné, qui protège son fiston, le guide, lui explique les choses et dédramatise tout ce qui a trait à la peur. C’est dans les détails du quotidien et du factuel qu’émerge la vérité des personnages. Les dialogues, précis, caractérisent sans forcer.
Toute la mythologie animale forestière est invoquée dans la conversation père/fils. Sangliers, loups et renards sont les chantres du bestiaire réel et fantasmatique de l’être humain face aux surprises de la nature. Les papillons de nuit sont aussi de la partie, virevoltant autour du halo de lumière créé par la torche. La magie plane et ne cesse d’adoucir l’univers en place. La nuit s’avérera douce !
Scénario Lizete Upite Production Atom Art
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Love Me True, de Inès Sedan, devant les projections de Diamant brut
Laurence cherche désespérément l’amour. Conseillée par une amie, elle se connecte sur des sites de rencontres en ligne pour trouver l’âme sœur. Elle devient accro à son téléphone et addict à un homme toxique. Adaptation du reportage « Love me Tinder » d’Alain Lewkowicz, réalisé dans le cadre de l’émission radiophonique de Sonia Kronlund « Les pieds sur terre » sur France Culture.
Aventure cinématographique singulière que ce Love Me True. La réalisatrice Inés Sedan aime raconter l’amour et sa complexité humaine. Son film précédent s’appelait Love He Said, et elle s’attache cette fois à la quête amoureuse via sites et applications de rencontres. Le titre évoque des standards de la romance musicale, de Love Me Do des Beatles à Love Me Tender d’Elvis Presley.
De Love Me Tender au digital, il n’y a qu’un pas, bienvenu ici, puisque Love Me True est adapté du reportage radiophonique Love Me Tinder d’Alain Lewkowicz, diffusé dans l’émission de Sonia Kronlund Les pieds sur terre sur les ondes de France Culture. Ce court métrage d’animation est donc complètement documentaire, puisqu’il reprend les confessions orales de l’héroïne, Laurence, enregistrées et remontées.
L’image aux couleurs pop enchaîne les incursions et les inserts pour illustrer les propos de la protagoniste. L’humour est aussi là pour contrebalancer la rudesse de certains récits, et les expressions imagées sont mises en scène au sens propre. Poser un lapin se manifeste ainsi par de charmantes créatures lagomorphes, posées autour de l’héroïne esseulée. Une saveur frontale qui va bien à Love Me True.
Production Lardux films
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Accidents, Blunders and Calamities, de James Cunningham, devant les projections de La plus précieuse des marchandises
Au moment du coucher, un papa opossum met ses enfants en garde contre le plus terrible des animaux : l’humain !
Ce film d’animation venu de l’autre bout du monde, plus précisément de la Media Design School d’Auckland, commence comme un conte, proposant une couverture de livre ancien portant le titre inscrits en belles lettres dorées. Un père s’apprête à lire à ses petits une histoire du soir, mais la première surprise ne tarde pas : il s’agit d’un opossum, doué de parole et d’un certain flegme.
Son récit va consister en une énumération de méfaits signifiant la fin tragique de tout un bestiaire particulièrement malchanceux. En effet, des animaux de tous genres périssent en croisant la route des humains et ce génocide est d’autant plus impressionnant que les exterminateurs, tout occupés à leurs activités diverses et variées, ne remarquent jamais les êtres vivants qu’ils rayent de la surface de la planète. L’homme avance sans se préoccuper des autres espèces avec qui il partage le monde : cette leçon environnementale indémodable est traitée sur le mode de la comédie caustique ; elle n’en est que plus percutante.
Scénario James Cunningham Musique Emile De La Rey Interprétation Drew Cunningham, Eleonor Cunningham, Phillip Greeves