Dans la danse et Des filles et des chiens, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 18 au 24 septembre 2024.
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Dans la danse, de Katya Mikheeva, devant les projections de Ni chaînes ni maîtres
Danse, amitié, groupe, beatbox, mouvement, hiphop, freestyle, cypher.
L’école valentinoise de la Poudrière a accompagné cette chorégraphie colorée qui rappelle, par sa fluidité et son harmonie, le fameux tableau iconique d’Henri Matisse datant de 1909, et tout simplement titré La Danse. Ce classique pictural réunissait cinq corps, quand ce film de fin d’études en crée quatre. Un quatuor animé qui chante le lien et la cohésion par l’art dansé.
C’est le hip-hop qui est à l’honneur, et qui raconte un moment d’entraînement. Arrivée, accolade, échauffement, mouvement, performance, départ. La boucle est bouclée en quatre minutes d’animation au trait limpide et aux aplats de couleurs vivifiants. Rouge, vert, orange, bleu, beige, marron, noir et blanc emplissent la toile de l’écran. Le minimal le dispute à l’écran plein dans une danse formelle.
Aucun dialogue verbal n’est échangé, mais des voix, des sons, des bruitages enrichissent l’espace, le temps du film. Pas de brouhaha ni de surdosage. La douceur domine finalement, dans l’accomplissement de la rencontre collective. Dans la transmission au spectateur et à la spectatrice aussi. Comme si nous étions les convives privilégié(e)s d’un rafraîchissant moment de cohésion.
Musique Mathurine Judicaël Production La Poudriere
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Des filles et des chiens, de Sophie Fillières, devant les projections de Ma vie ma gueule
Dans la rue, deux jeunes filles jouent à leur jeu favori : « Qu’est-ce que tu préfèrerais? Tu préfèrerais où?… »
« Tu préfèrerais… ou… ? » tel est le jeu auquel s’adonne les 2 lycéennes de Des filles et des chiens de la regrettée Sophie Fillières. Film de fin d’études de La Fémis, le court métrage connaîtra un immédiat succès en festivals jusqu’à remporter le Prix Jean-Vigo en 1992 et acquérir le statut de classique des années 1990.
Jeu de dilemmes insolubles, le court métrage tourné en plan séquence donne le sentiment que tout le cinéma de Sophie Fillières est déjà là : un humour mordant, un goût pour l’absurde, une liberté de ton et une mise en scène qui fait la part belle aux comédiens.
Des filles et des chiens c’est aussi le premier véritable rôle de Sandrine Kiberlain à qui Sophie Fillières confiera 27 ans plus tard le rôle principal de La Belle et la Belle. Elle partage l’écran avec la sœur cadette de la cinéaste, la comédienne et réalisatrice Hélène Fillières. L’alchimie entre les deux est immédiate et nous aussi, nous sommes tentés de nous prendre au jeu : tu préfèrerais…
Scénario Sophie Fillières Interprétation Amélie De Andréis, Sandrine Kiberlain, Hélène Fillières Production La Fémis