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07/06/2023 - Court-métrage

Du 7 au 13 juin

Pas de repos pour Billy Brakko et Un bug, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 7 au 13 juin 2023.

Billy Brakko apprend sa propre mort par le journal…

Véritable film-programme, adapté d’une bande dessinée de son compère Marc Caro, ce Pas de repos pour Billy Brakko annonce, dès 1983, bien des orientations prises ensuite par Jean-Pierre Jeunet. Il est aussi un moyen pour lui, dans un maelström de références, de payer sa dette à de multiples influences parmi lesquelles on croise des icônes, tant de la bande dessinée (Tintin) que du dessin animé (Betty Boop) ou du cinéma. Sur une trame d’espionnage fleurant bon la guerre froide, une voix off (celle de Jean Bouise) nous narre les aventures de Billy Brakko, les échappées fantaisistes de la narration, de brusques dérapages et des associations d’images incontrôlées annonçant bien évidemment le traitement de la narration pratiqué dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Dénué de l’aspect nostalgique qui peut agacer dans ce long métrage, Pas de repos pour Billy Brakko, privilégiant le plaisir de la citation, est pour les cinéphiles et pour les amateurs de culture ‘pop’ une jubilation de tous les instants.

Scénario Jean-Pierre Jeunet Production Tapioca films, Zootrope Films


  • Un bug, de Guillaume Courty, devant les projections de Wahou !

Victime d’un bug informatique, un chauffeur de taxi tente désespérément de se faire entendre auprès de l’administration pour récupérer son permis.

En quatre minutes de champs/contrechamps, Guillaume Courty raconte l’enfer kafkaïen de certains chemins administratifs. Un homme, une femme. Un chauffeur de taxi privé de son permis de conduire, une employée de la préfecture effectuant sa tâche professionnelle. Une personne empêchée de faire son travail, une autre en train d’effectuer le sien. Un face-à-face implacable, où la froideur exécutive affronte la quête d’humanité.

Le réalisateur joue la carte du réalisme, dans une simplicité de dispositif, avec le décor central d’un bureau. Il distille rapidement un glissement vers le suspense, avec une montée de la tension dans les dialogues, le ton, le rythme et les gestes. Le thriller social émerge, faisant apparaître les personnages comme des victimes d’un système broyant les êtres humains, avec un “switch” narratif et un quiproquo fatal.

À l’image du cinéma engagé d’un Ken Loach ou d’un Stéphane Brizé, l’auteur se sert de la fiction et des outils filmiques pour témoigner du monde. Il choisit de jouer de la mise en abyme. Le mépris et la méprise sont donc imbriqués pour mieux révéler l’absurdité tragique. Le titre renvoie au moment du déraillement qui débouchera sur le pétage de plomb définitif.

Scénario Guillaume Courty Production Mondayman Productions

L’Extra Court