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Publié le 10/05/2023 - Court-métrage

Du 10 au 16 mai

Tu préfères : manger du porc ou plus jamais voir ta mère ?, The King’s Roots et La mort du cinéma, trois courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 10 au 16 mai 2023.

  • Tu préfères : manger du porc ou plus jamais voir ta mère ?, de Lise Akoka et Romane Guéret, devant les projections de Le Principal et War Pony

  Shaï et Djeneba rejoignent Ismaël et Aladi sur le toit qui leur sert de repaire. Ils débattent de l’importance de la religion dans leur vie. Les garçons forcent le trait et sermonnent les filles, jusqu’à ce que les mères entrent en jeu…

Lise Akoka et Romane Guéret ont plus d’un tour dans leur sac de réalisatrices. Récemment mises à l’honneur sur grand écran avec leur premier long métrage, Les pires, elles sont de retour ici avec l’une de leur pépites courtes, opus de la web-série remarquée Tu préfères…, lancée en 2020, soit deux ans avant leur reconnaissance cannoise.

Dans ces pérégrinations, un quatuor décapant, composé de Shaï, Djeneba, Aladi et Ismaël, rivalise d’esprit et d’humour sur le toit d’un immeuble d’un quartier populaire de la place des Fêtes à Paris. La vue est imprenable et la répartie de chaque membre du groupe d’adolescent(e)s réserve aussi son lot de surprises, tant le pouvoir de la fiction et des dialogues transcende le réel avec saveur.

Le dilemme du jour est donc “Tu préfères manger du porc ou plus jamais voir ta mère ?”. Une idée tordante, dont les réponses le sont tout autant, les réflexions allant très loin, avec vivacité et espièglerie. L’aventure raconte aussi le monde, les garçons, les filles, les religions, les espoirs, les origines et les couleurs de peau… Et toujours ensemble, dans la réjouissance de l’échange et de l’émulation juvénile.

Scénario Lise Akoka, Romane Guéret, Eléonore Gurrey Interprétation Mouctar Diawara, Fanta Kebe, Zakaria Lazab, Shirel Nataf Production Superstructure


  • The King’s Roots, de Raphael Moucachen, Marie Grilli et Sheila Shuster, devant les projections de Un an, une nuit

Longtemps après l’incident nucléaire, un homme décide de retourner dans sa maison d’enfance pour se laisser mourir : Tchernobyl.

Nouvelle proposition réjouissante de l’école arlésienne MoPa, The King’s Roots permet aux cinq talents du quintet composé par Lauranne Leclech, Lucile Berardo, Marie Grilli, Raphael Moucachen et Sheila Schuster de faire leurs armes. Ils n’ont pas choisi un sujet facile, mais ont gagné en humanité créative en s’attaquant à un traumatisme collectif. Placer un faisceau émotionnel sur une dévastation est fort.

C’est l’histoire d’un homme qui, à l’automne de sa vie, revient seul sur les lieux de son existence d’avant. D’avant la maladie, d’avant l’abandon, d’avant la catastrophe nucléaire. C’est le chant d’un fantasme retrouvé, entre passé et présent, pour mieux accueillir l’inexorable futur proche. Celui de la mort. Bouleversant voyage en animation aux côtés d’une carcasse essoufflée, qui défie l’interdit pour trouver le repos.

Sans paroles, cette histoire saisit par sa fulgurance et par sa précision formelle, en cinq minutes. Les mirages en forme d’hologrammes recouvrent la réalité misérable et lugubre, mais aussi gagnée par le calme et la végétation. C’était Tchernobyl. C’est Tchernobyl. Et le meilleur écrin d’un ex-citadin de retour au bercail, pour en finir en paix avec tous les chaos.

Musique Laura Benoit, Sentuuran Production École Mopa


  • La mort du cinéma, de Vincent Barrot, devant les projections de Jeanne du Barry

Dans une ancienne salle de cinéma délabrée, prête à fermer, la Cinémamecque, Jean-Luc Godard, Stanley Kubrick, Agnès Varda et d’autres cinéphiles assistent à la dernière séance de projection d’un film en pellicule, sur grand écran. Pour conjurer la mort du cinéma, les frères Bogdanoff imaginent un cinéma extraterrestre avec projection sur le grand écran de la voie lactée. La mort du cinéma serait-elle une mort joyeuse et une reconquête du temps et de l’espace ?

Un nouveau tome des aventures cinéphiles de la Cinémamecque, signées par l’homme-orchestre Vincent Barrot. Ce dernier écrit, réalise, anime, crée les modelages et les voix ! Un travail de titan, créé en stop-motion, soit l’animation en volumes, avec des images filmées plan par plan.

Plus d’une vingtaine de courts constituent le corpus de cet hommage au 7e art, avec des références en pagaille, des trouvailles et beaucoup d’humour ! On assiste ici à une réflexion chorale artistique qui touche finalement au cosmique : “Plus on pense cinéma, plus l’espace s’agrandit”. La salle se décolle de la Terre et part en orbite dans les étoiles, comme la maisonnette du film d’animation de Pixar, Là-haut, gagnait le ciel il ya une dizaine d’années.
Vincent Barrot aime les joyeux mélanges et mêle, dans sa galerie de marionnettes, les personnalités et les créatures légendaires. Nosferatu est en cabine, Dark Vador, Elephant Man et E.T. sont au sein de l’assistance. En animateur : le regretté Jean Douchet ; en commentateurs cosmiques : Igor et Grichka Bogdanoff ; en clin d’œil : Albert Einstein ! Et une ribambelle de cinéastes : Chaplin, Keaton, Ford, Renoir, Hitchcock, Satyajit Ray, Kubrick, Truffaut, Godard, Duras, Varda, Pialat, Carpenter, Lynch, Bigelow, Tarantino… Le cinéma n’est pas mort, loin de là !

Scénario Vincent Barrot Musique Olivier Orient Production Cinémamecque

L’Extra Court