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Du 26 mars au 1er avril - Court-métrage

Un court avant le long

Origines d’un monde et Freiheit, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 26 mars au 1er avril.

  • Origines d’un monde, de Emma Zwicker, devant les projections de Le garçon

Un groupe d’enfants s’aventure au-delà de la maison. Ils grandissent au fil de ce jour de vacances d’été.

Dans ce film sans paroles de cinq minutes, tout est suggestion par l’image et par le son. Une gageure relevée haut la main par Emma Zwickert, pour son court métrage de fin d’études réalisé au Lycée Marie-Curie de Marseille. Son art de la peinture contamine cette oeuvre récente d’une vibration rare. Chaque image tremble par les coups de pinceau aux tons multicolores.

Origines d’un monde chante le temps qui passe et la beauté de l’été. Tout n’est que fluidité. Fluidité du récit, du montage et du traitement de la temporalité. Le film démarre en effet en filmant six enfants dans un plan en plongée, pour ensuite les accompagner adolescents, et au final, jeunes adultes. Le lien du récit reste les vacances, la balade, le jeu, le farniente, la baignade.

L’universalité et l’atemporalité permettent au public de ressentir une connexion immédiate. La sensorialité aussi, par les fondus et les enchaînements dans le mouvement. Que l’on ait vécu ou pas ce que le film saisit, le charme abonde de chaque plan. Mélancolie de ce qui n’est plus, fantasme de ce que cela aurait pu être, joie de retrouver des sensations, espoir de regagner ce plaisir originel. La boucle est bouclée.

Production Lycée Marie Curie Scénario Emma Zwickert Musique Elie Remfort-Aurat


Un jeune homme fuit un poursuivant invisible. 

Quoique maître ès cinéma de science-fiction, George Lucas a dû débuter, comme tout le monde ! Ce Freiheit en est la preuve en quatre minutes. Un court métrage datant de 1966 et tourné durant son cursus à la fameuse USC, alias l’université de Californie du Sud, berceau de nombreux talents. Avant de présenter son premier long métrage THX 1138 en 1971, Lucas a ainsi réalisé neuf films entre 1965 et 1968.

Freiheit signifie “liberté” en langue allemande. Un titre simple qui colle à la revendication assumée. L’œuvre est une parabole sur la Guerre froide. Elle met en scène un étudiant allemand qui court. Une jeunesse qui veut franchir le Rideau de fer et rejoindre l’aire libre. Sans dialogues, mais avec une voix off qui parle de liberté, le film devient un plaidoyer implacable. Une course éperdue et tragiquement fatale.

Les images fixes du début installent le contexte, avec un oiseau qui vole, puis une tour de contrôle et des barbelés, avant de passer au mouvement du personnage en fuite. Le tout en noir et blanc. C’est un camarade d’école et colocataire de George Lucas, Randal Kleiser, qui incarne le héros. Futur réalisateur lui aussi, il signera notamment par la suite Grease et Le lagon bleu.

Production USC School of Cinematic Arts Scénario George Lucas Interprétation Randal Kleiser

L’Extra Court