Rêves party, Planets and robots et Tout droit jusqu’au matin, trois courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 1er au 7 janvier 2025.
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Rêve Party, de Marion Christmann, Améile Prévot et Ilan Zerrouki devant les projections de Bird et The wall
Le Marchand de sable existe ! Zoé l’a rencontré…
Révélé au Nikon Film Festival 2022, où il a reçu le Prix du scénario et le Prix d’interprétation masculine pour Oscar Copp, Rêves party est né de l’imagination d’Amélie Prévot et Marion Christmann, duo d’habituées des histoires très courtes. Elles ont illustré le thématique “Je suis… un rêve” et celui de la petite Zoé est tout simplement que le marchand de sable existe !
La force du film tient à son écriture en forme de battle impromptue entre une gamine et un jeune homme. Et sur l’idée d’un quiproquo où chaque protagoniste se situe dans sa réalité : la fillette sur sa croyance en l’incarnation du légendaire pourvoyeur de sommeil, l’adulte mobilisé par son trafic de drogue. L’aîné a une longueur d’avance, car il sait que la cadette ne sait pas réellement ce qu’il fait. Mais c’est lui qui va se faire prendre, au propre comme au figuré !
La référence au mythique programme télévisé pour enfants des années 1960 fait son effet. Bonne nuit, les petits est invité à se mêler à ce petit film de 2022, via la musique du générique final, et une apparition dessinée du fameux personnage à la tunique verte. Hier et aujourd’hui se donnent la main dans cette farce qui célèbre malicieusement les rêves, pour mieux déjouer les cauchemars.
Production Fastprod Musique Arnaud Delpoux
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Planets and Robots, de Antans Skučas et Julius Zubavičius devant les projections de Planète B
Un film réalisé par une intelligence artificielle pour les humains. Ne vous inquiétez pas, les humains sont créatifs et supérieurs à l’IA. Vous aurez toujours le dessus car vous êtes doués d’imagination, d’une sensibilité et en capacité d’aimer. Merci d’exister.
À l’heure où les questions relatives à l’intelligence artificielle sont sur toutes les lèvres, Planets and Robots d’Antanas Skučas et Julius Zubavičius utilisent les possibilités de l’IA pour, en creux, souligner la puissance de la création humaine.
Quelles sont donc ces images générées par une IA ? Des vaisseaux spatiaux aux formes étonnantes, des planètes étranges qui semblent fondre et des robots mi-animal mi-machine.
Les réalisateurs tirent le meilleur des possibilités de ces outils pour nous offrir un univers foisonnant. Une voix-off accompagne ce flot d’images et se veut rassurante : contrairement à l’IA, nous, les humains, sommes doués de sensibilité et d’imagination. Et si les nouvelles technologies contribuaient à l’émergence de nouvelles formes d’expression artistique ?
Production MB « Tylus kinas » Musique Julius Zubavičius
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Tout droit jusqu’au matin, de Alain Guiraudie, devant les projections de Une langue universelle et Mon inséparable
Le monologue d’un jeune veilleur de nuit lancé à la poursuite d’un peintre sauvage…
En 1994 Alain Guiraudie réalise son 2e court métrage comme une promesse de ses films à venir tant on y retrouve les motifs qui distingueront son cinéma : filmer les petites villes ou la ruralité du Sud-ouest, un goût pour les personnages ordinaires et une réflexion sur ce qui fait communauté.
Le fil conducteur de Tout droit jusqu’au matin est un monologue à 2 reprises interrompu par les rencontres d’un locuteur effectuant sa ronde de nuit. Car c’est bien un veilleur que l’on suit et qui fait le lien entre les habitants et assure la tranquillité de tous non par la force mais la bienveillance.
Le film ne file pas tout droit mais, à la manière du veilleur qui arpente les rues tortueuses de la ville, le monologue vagabonde sans jamais se perdre. Le flot de paroles contraste avec la quiétude des plans fixes qui épouse le rythme d’une nuit sans sommeil.
Production GREC Scénario Alain Guiraudie Musique François Bonnet Interprétation Stéphane Valgalier, Jean-Marie Fertey, C. Ducasse