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09/08/2023 - Court-métrage

Du 9 au 15 août

Sonámbulo et Le fils du joueur, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 9 au 15 août 2023.

L’ombre autour de la ceinture / elle rêve à son balcon (…) Dessous la lune gitane / toutes les choses la regardent / mais elle ne peut pas les voir. Sonámbulo est un voyage surréaliste à travers les formes et les couleurs, inspiré du poème « Romance Somnambule » de Federico García Lorca; une poésie visuelle qui se déploie au rythme d’étranges rêves et de nuits passionnantes.

“Dessous la lune gitane, toutes les choses la regardent, mais elle ne peut pas les voir”. C’est par ces vers extraits du poème Romance somnambule du célèbre poète espagnol Federico Garcia Lorca que débute cette fantasmagorie filmique. Une symphonie de couleurs et de sons, que le réalisateur canadien (d’origine bulgare) Theodore Ushev a orchestré avec une inventivité dingue.

Tout au long de ses quatre minutes et vingt secondes, cette fantaisie animée subjugue, en osmose totale entre fond et forme. Les figures surréalistes se succèdent au rythme des accords musicaux du compositeur bulgare Kottarashky. C’est une véritable fête qui a lieu sous nos yeux. Une ode au mouvement, à l’énergie, à la vie.

On devine des références, des clins d’œil, des hommages, à l’histoire de l’art et à ses créateurs multiples, à commencer par les compatriotes ibériques du poète, Miró et Picasso. Mais aussi à Coco Chanel, avec la petite robe noire étendue dans le final et créée en plein surréalisme, en 1926. Ce feu d’artifice, véritable film d’art, détend les neurones et lave les regards.

Scénario Theodore Ushev Production Unité Centrale


De retour à Tripoli, sa ville natale, Karim se souvient. De ce dimanche de septembre 1975, quand son grand-père lui demanda d’aller chercher son joueur de père au café, à l’autre bout de la ville. Il n’avait que six ans. C’était quelques minutes avant le début de la guerre.

Carlos Chahine nourrit toujours son travail de sa propre autobiographie, pour un résultat à la forte puissance fictionnelle. Il apparaît même en personne, à nouveau, dans Le fils du joueur, mais se double d’un avatar de fiction. Son héros en culotte courte ne se prénomme pas Carlos, mais Karim. Et l’histoire se déroule dans la ville libanaise de Tripoli – à ne pas confondre avec la capitale libyenne homonyme…

Alors que son premier long métrage, La nuit du verre d’eau, sortira le 14 juin en salles, et se concentre sur un Liban en pleine mutation, à la fin des années 1950, ce court métrage dépeint l’été 1975 et l’approche de la guerre civile, qui va faire fuir la famille et séparer le fils du père. Il y a dans la démarche une volonté de renouer avec le passé, et de figer ce qui n’est plus dans le temps de la fiction. Les quelques ralentis convoqués n’en résonnent que plus intensément.

L’émotion est vive tant sur le plan narratif, dans cette déclaration d’amour d’un fils à son père, que dans la célébration d’une ville peu racontée au cinéma. Tripoli, cité ouverte sur le désert d’un côté, la mer de l’autre. Acteur et réalisateur, Carlos Chahine, au patronyme évoquant bien sûr aussi le maître du cinéma égyptien Youssef Chahine, célèbre toutes les racines exilées.

Scénario Carlos Chahine Musique Sharif Sehnaoui Interprétation Carlos Chahine, Abou Karam Elie, Toufic Barakat, Séréna Chami, Carole El Hajj Production 13 Production, Autres Rivages

L’Extra Court

  • En plus : du 28 juin au 29 août, découvrez avant chaque séance des 100 ans de Warner Bros. un court métrage des Looney Tunes !