Les pieds sous la table et La mort du cinéma, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 8 au 14 septembre 2021.
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Les pieds sous la table, de François Morel et Marc-Henri Dufresne, devant les projections de Délicieux
Maurice et Lucien vivent tous les deux dans la même rue. L’un est célibataire, l’autre veuf. Quand Lucien a perdu sa femme, Maurice lui a dit « Vous viendrez manger à la maison, Lucien ». Depuis, Lucien vient chaque jour…
Les pieds sous la table est représentatif de toute une époque, à savoir ce début des années 1990 que dominaient les productions Lazennec, à qui l’on devait l’émergence des Klapisch, Kassovitz, Rochant ou encore Christian Vincent.
C’est aussi alors que le petit écran voyait triompher les Deschiens, cette joyeuse troupe réunie autour de Jérôme Deschamps et qui comprenait notamment François Morel, au début d’une brillante carrière qui le mènerait notamment jusqu’au micro de France Inter. Les deux hommes se réunirent sur ce court métrage en forme de sketch, dans un registre d’humour délibérément franchouillard, où la relation entre deux voisins devient savoureusement vacharde autour d’un “boudin/purée” fleurant bon le quotidien des classes populaires de jadis.
Il y a d’ailleurs comme un parfum de Jeanson ou des scénaristes du réalisme poétique dans la confrontation des deux Deschamps, qui étaient en réalité oncle et neveu et qui se délectèrent visiblement de s’asticoter ainsi. Jusqu’à une chute elle aussi emblématique de ce qui demeure un âge d’or pour le court métrage français.
Scénario Pierre-Jean Cherer, François Morel Musique Alain Rablat Interprétation Jérôme Deschamps, Hubert Deschamps Production Lazennec tout court
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La mort du cinéma, de Vincent Barrot devant les projections de Serre-moi fort
Dans une ancienne salle de cinéma délabrée, prête à fermer, la Cinémamecque, Jean-Luc Godard, Stanley Kubrick, Agnès Varda et d’autres cinéphiles assistent à la dernière séance de projection d’un film en pellicule, sur grand écran. Pour conjurer la mort du cinéma, les frères Bogdanoff imaginent un cinéma extraterrestre avec projection sur le grand écran de la voie lactée. La mort du cinéma serait-elle une mort joyeuse et une reconquête du temps et de l’espace ?
Un nouveau tome des aventures cinéphiles de la Cinémamecque, signées par l’homme-orchestre Vincent Barrot. Ce dernier écrit, réalise, anime, crée les modelages et les voix ! Un travail de titan, créé en stop-motion, soit l’animation en volumes, avec des images filmées plan par plan.
Plus d’une vingtaine de courts constituent le corpus de cet hommage au 7e art, avec des références en pagaille, des trouvailles et beaucoup d’humour ! On assiste ici à une réflexion chorale artistique qui touche finalement au cosmique : “Plus on pense cinéma, plus l’espace s’agrandit”. La salle se décolle de la Terre et part en orbite dans les étoiles, comme la maisonnette du film d’animation de Pixar, Là-haut, gagnait le ciel il ya une dizaine d’années.
Vincent Barrot aime les joyeux mélanges et mêle, dans sa galerie de marionnettes, les personnalités et les créatures légendaires. Nosferatu est en cabine, Dark Vador, Elephant Man et E.T. sont au sein de l’assistance. En animateur : le regretté Jean Douchet ; en commentateurs cosmiques : Igor et Grichka Bogdanoff ; en clin d’œil : Albert Einstein ! Et une ribambelle de cinéastes : Chaplin, Keaton, Ford, Renoir, Hitchcock, Satyajit Ray, Kubrick, Truffaut, Godard, Duras, Varda, Pialat, Carpenter, Lynch, Bigelow, Tarantino… Le cinéma n’est pas mort, loin de là !
Scénario Vincent Barrot Musique Olivier Orient Production Cinemamecque