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Publié le 07/09/2022 - Court-métrage

Du 7 au 13 septembre

Mémorable et Le repas dominical, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 7 au 13 septembre 2022.

  • Mémorable, de Bruno Collet, devant les projections de Plan 75 et Revoir Paris

Depuis peu, Louis, artiste peintre, et sa femme Michelle vivent d’étranges événements. L’univers qui les entoure semble en mutation. Lentement, les meubles, les objets, des personnes perdent de leur réalisme. Ils se déstructurent, parfois se délitent…

Ce tour de force formel en stop motion, signé du réalisateur prolifique Bruno Collet, a notamment reçu le Cristal du meilleur court métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy 2019, et le prix du public au Festival de Clermont-Ferrand 2020, avant de décrocher une nomination à l’Oscar du meilleur court métrage d’animation également en 2020.

Louis, le protagoniste vieillissant et atteint de la maladie d’Alzheimer de nos jours, se croit, à un moment du récit, vivre en 1965. Une de ses visions nocturnes se transforme en tableau postimpressionniste de Van Gogh, La nuit étoilée. Sa perte de mémoire est traduite à l’image par la dématérialisation progressive des décors, objets, visages, corps, jusqu’à sa compagne, Michelle, qui finit par s’évaporer en particules, telles des gouttelettes de peinture.

Selon les chiffres officiels en France, 900 000 personnes sont actuellement atteintes de la maladie d’Alzheimer, 200 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, et femmes et hommes représentent respectivement 60% et 40% des malades. La démence toucherait cinquante millions d’être humains sur la planète.

Scénario Bruno Collet Musique Martin Nicolas Interprétation Dominique Reymond, André Wilms Production Vivement lundi !


  • Le repas dominical, de Céline Devaux, devant les projections de Tout le monde aime Jeanne et Le Tigre et le Président

C’est dimanche. Au cours du repas, Jean observe les membres de sa famille. On lui pose des questions sans écouter les réponses, on lui donne des conseils sans les suivre, on le caresse et on le gifle, c’est normal, c’est le repas dominical.

Multipliant les sélections, nominations et distinctions depuis sa présentation au festival de Cannes en 2015, Le repas dominical rencontre un tel succès que cela risque paradoxalement de lui porter préjudice, tant il en occulterait presque ses magnifiques qualités cinématographiques. Or il est primordial de ne pas perdre de vue la superbe adéquation, dans ce coup de maître d’une ancienne élève de l’Ensad, entre la narration et la forme, intimement liées : ce qui transparaît à l’écran est l’écho direct du récit en voix-off de Jean, à qui Vincent Macaigne, icône du jeune cinéma français contemporain, offre son timbre singulier et son talent polyvalent.

La causticité du déjeuner familial conduisant le jeune homme chez ses parents, le dimanche midi, prend un tour surréaliste à travers le dessin de Céline Devaux et les équivalents visuels qu’elle apporte aux propos et aux pensées de son héros plongé dans un véritable cauchemar aux épisodes inattendus, alors que la question de sa sexualité – il vit avec un garçon – se trouve au coeur des enjeux familiaux. Le montage tenant à la frénétique profusion achève de faire de ce Repas dominical une expérience unique et assez inédite.

Scénario Céline Devaux Musique Flavien Berger Interprétation George Blagden, Vincent Macaigne Production Sacrebleu Productions

L’Extra Court