Du 4 au 10 octobre

L’inventeur et A la mode, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 4 au 10 octobre 2023.

• L’inventeur, de Gary Fouchy, Jérémy Guerrieri et Paul Jaulmes, devant les projections de Déserts

Un modeste et paisible inventeur est troublé dans sa retraite par un monsieur important qui veut profiter de son talent de Géo Trouvetout pour devenir milliardaire.

Gary Fouchy, Jeremy Guerrieri, Paul Jaulmes, Nicolas Leroy, Leslie Martin, Maud Sertour et Alexandre Toufaili sont les sept mercenaires à la réalisation de ce court métrage tout droit sorti de l’école supérieure d’animation 3D Supinfocom d’Arles. Le brio technique joue la minutie et la précision à l’image avec des traits simples et une poésie formelle. Les tons et les traits sont doux.

C’est l’histoire d’un inventeur, M. Félix, qui vit en ermite créateur dans sa maisonnette, qui va de son atelier en sous-sol à son lieu de vie en étages. Tout son intérieur est peuplé de ses trouvailles et d’affiches en tous genres, du minuteur autoreverse à la structure pour salut de chapeau, “Le Bonjour Madame”, ou au système “Sourire toujours”.

L’ambiance rétro rappelle la France du début du XXe siècle, où l’esprit d’ingéniosité en marche courait avec le monde industriel en plein essor. Malin comme un singe, l’inventeur, qui planche sur un ouvre-œuf à la coque, a même en parallèle l’idée d’un escalator à sens inversé… pour que l’usager fasse du surplace !

Musique Charlie Adamopulos, Ghislain Soufflet Production La Station Animation, Les Films d’Ici

• A la mode, de Jean Lecointre, devant les projections de Bernadette et Entre les lignes
  

Dans un royaume tourmenté par des croyances ancestrales, une reine et ses sujets doivent constamment se maintenir à la pointe de la Mode, sous peine d’être dévorés par un monstre abominable : le Ridicule.

Quelle bonne idée a eu l’auteur-illustrateur Jean Lecointre en adaptant lui-même pour le grand écran son livre éponyme paru en 2010 ! Un ouvrage fou sur un univers fou, pour un film fou… Le principe du collage transcende le télescopage des univers et des genres. Et quoi de mieux que le conte pour raconter l’impensable et l’incongru. Pas étonnant alors qu’une voix off entame le film par un “Il était une fois…”.

C’est l’acteur François Morel qui prête son timbre truculent au narrateur. Il accompagne le texte savoureux mitonné par Lecointre. C’est une savante description des événements, qui accompagne les images et qui donne toute leur dimension aux nombreux jeux de mots. Le principe du collage à l’image se double en effet d’un assemblage de métaphores, que l’auteur illustre au premier degré.

La satire de notre monde moderne est féroce : l’obsession du paraître se trouve au summum de ce monde fantasmagorique, où être à la mode est un devoir absolu, et le métronome qui prime sur tout. L’ère actuelle des réseaux sociaux, du jeunisme et du bling-bling n’a rien à envier à ce royaume où les tendances changent en clin d’œil et où la Reine, comme dans Blanche-Neige, consulte son miroir…

L’Extra Court