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Publié le 04/11/2020 - Court-métrage

Du 4 au 10 novembre

Le repas dominical et L’acteur, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 4 au 10 novembre 2020.

 

  • Le repas dominical, de Céline Devaux, devant les projections de Drunk et Garçon chiffon

C’est dimanche. Au cours du repas, Jean observe les membres de sa famille. On lui pose des questions sans écouter les réponses, on lui donne des conseils sans les suivre, on le caresse et on le gifle, c’est normal, c’est le repas dominical.

Multipliant les sélections, nominations et distinctions depuis sa présentation au festival de Cannes en 2015, Le repas dominical rencontre un tel succès que cela risque paradoxalement de lui porter préjudice, tant il en occulterait presque ses magnifiques qualités cinématographiques. Or il est primordial de ne pas perdre de vue la superbe adéquation, dans ce coup de maître d’une ancienne élève de l’Ensad, entre la narration et la forme, intimement liées : ce qui transparaît à l’écran est l’écho direct du récit en voix-off de Jean, à qui Vincent Macaigne, icône du jeune cinéma français contemporain, offre son timbre singulier et son talent polyvalent.

La causticité du déjeuner familial conduisant le jeune homme chez ses parents, le dimanche midi, prend un tour surréaliste à travers le dessin de Céline Devaux et les équivalents visuels qu’elle apporte aux propos et aux pensées de son héros plongé dans un véritable cauchemar aux épisodes inattendus, alors que la question de sa sexualité – il vit avec un garçon – se trouve au coeur des enjeux familiaux. Le montage tenant à la frénétique profusion achève de faire de ce Repas dominical une expérience unique et assez inédite.

Scénario Céline Devaux Musique Flavien Berger Interprétation George Blagden, Vincent Macaigne Production Sacrebleu Productions


  • L’acteur, de Jean-François Laguionie, devant les projections de Adieu les cons, Falling et The Endless Summer

Dans sa loge, un jeune comédien se maquille en vieillard. Mais sous son masque de jeune homme, quel est son véritable visage ?

Dix ans après son premier court métrage La demoiselle et le violoncelliste, Jean-François Laguionie signe en 1975 ce portrait d’un comédien, de la scène aux coulisses. Qu’y-a-il derrière les apparences et le masque ? Que cache le maquillage d’interprète ? Que se passe-t-il une fois le rideau tombé ? Vaste mystère que cette fiction animée fouille tout en finesse. Le miroir révèle autant que l’étape du démaquillage. Le film fait référence à l’acteur français Pierre Blanchar (1892-1963), acteur de premier plan des années 1930 et 1940, qui incarna longtemps les héros et séducteurs romanesques, à la scène comme à l’écran. Et comme dans Fedora de Billy Wilder (1978), il est question du vieillissement d’une vedette, et de comment masquer la réalité pour mieux préserver l’aura de la légende.

L’auteur de Louise en hiver et Le voyage du prince utilise le procédé du dessin sur papier, qui lui permet de croquer avec frontalité et tendresse son héros, en mêlant les couleurs, les ombres et la lumière. Il jouera à nouveau avec l’envers du décor dans son long-métrage Le tableau (2011). Il n’oublie pas l’humour, le théâtre s’appelle L’Ambigu, et le final révèle une boite à musique en forme de diablotin, avant le clin d’œil complice du héros au public.

Scénario Jean-François Laguionie Musique P. Alrand Production Studio Auditorium Du Languedoc

L’Extra Court