Trois francs six soux et Wild Love, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 4 au 10 août 2021.
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Trois francs six soux, de Morgan Ladjel, Florence Blain et Varoon Indalkar, devant les projections de Tom Medina
Durant la Seconde Guerre mondiale, un agriculteur français nommé Marcel
espère revoir un jour une lueur de vie dans le regard de sa mère, Josépha. Elle est plongée dans un état végétatif depuis la disparition de son fils aîné. Marcel commence à aider des victimes de la guerre sans réaliser l’ampleur des conséquences de ses actes.
Cette réjouissante découverte d’animation est signée par six élèves de la promotion 2019 de l’école Supinfocom Rubika de Valenciennes. Morgane Ladjel, Florence Blain, Varoon Indalkar, Louise Leblond, Clémence Ottevaere et Hugo Valdelièvre-Rattier ont mis en commun imaginaire, inventivité et savoir-faire. Une belle carte de visite pour ces créateurs en herbe, et une nouvelle pépite dans la famille des films d’école.
On retrouve ici le ton des chroniques d’occupation pendant la Seconde Guerre mondiale. Le dessin en 3D fourmille de détails et reconstitue le monde rural de l’époque, version huis-clos dans une ferme du Nord. Un fils et sa mère attendent l’autre garçon de la famille, soldat au front. L’inquiétude muette de la matriarche entraîne l’épluchage incessant des patates, qui remplissent des bassines.
La résistance à l’occupant passe par l’entraide avec les voisins et villageois, qui échangent leurs biens contre de la nourriture, légumes, fromage, pain ou vin, jusqu’à épuisement des stocks. Le pittoresque agricole et provincial est progressivement gagné par le suspense : comment le duo va-t-il survivre à la diminution des réserves ? Et comment contrer la menace du soldat nazi, que le héros Marcel a tenté de rouler pour avoir des nouvelles de son frangin ?
Scénario Morgan Ladjel, Florence Blain, Varoon Indalkar Musique Kevin Bardin Interprétation Johannes Oliver Hamm, Isabelle Rattier, Guillaume Prevot Production RubikaSupinfocom
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Wild Love, de Paul Autric, Quentin Camus et Léa Georges devant les projections de OSS 117
En escapade romantique, Alan et Beverly provoquent un accident mortel. Ce crime ne restera pas impuni…
Paul Autric, Quentin Camus, Léa Georges, Maryka Laudet, Zoé Sottiaux et Corentin Yvergniaux sont les six jeunes cinéastes aux manettes de cette balade corrosive en montagne. Ils l’ont imaginée et réalisée dans le cadre de l’Ecole des Nouvelles Images d’Avignon, en expérimentant les techniques d’animation en volume par ordinateur.
Le titre en anglais Wild Love, traduction « Amour sauvage », joue l’humour noir, tout autant que le film, puisqu’il évoque au premier degré le lien amoureux qui unit le couple protagoniste, la virée en camping au grand air de la nature, mais aussi, au second degré, la violence et la sauvagerie avec laquelle la mort accidentelle frappe la première marmotte, puis la vengeance implacable mise à exécution par la meute de rongeurs.
L’aventure mélange les genres, et vire de la chronique romantique au « Revenge Movie », en passant par le film à suspense, la fable écologique et la farce gore. Alan et Beverly, les prénoms du duo humain, incarnent à eux seuls les bluettes sentimentales et autres séries télévisées de soap opera. Quant à la horde de marmottes, elle incarne un dérivé trash et massif de l’écureuil Scrat, héros de la saga de blockbusters animés L’âge de glace.
Scénario Paul Autric, Quentin Camus, Léa Georges Musique Nicolas Cornil