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Publié le 31/01/2024 - Court-métrage

Du 31 janvier au 6 février

L’heure bleue et Carpe diem, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 31 janvier au 6 février 2024.

Un orchestre s’accorde sur une plage. Au loin, une tempête se prépare…

Comme dans Un diable dans la poche, leur film précédent né à l’école des Gobelins, Antoine Bonnet et Mathilde Loubes allient à nouveau ombres et douceur. Avec, toujours, des visages dépourvus de regards. Les contours, les bouches, les chevelures, les teintes sont là. Mais les yeux manquent… sans manquer. Car l’expressivité totale apporte le sens. Et la richesse contourne l’exhaustivité réaliste.

« L’heure bleue” est ce moment unique et rapide où le ciel du jour se fonce avant de tomber dans celui de la nuit. Quelques minutes durant lesquelles le parfum des fleurs dégage une senteur optimale, et les oiseaux se mettent à chanter. Une fragrance signée d’une grande marque de parfumerie en est née, des titres d’œuvres d’art aussi, jusqu’à ce court métrage créé dans le cadre de la collection 3ème Scène, avec l’Opéra de Paris.

La finesse vient du mariage harmonieux entre dessin et musique, extraite du dernier mouvement des Planètes de Gustav Holst : Neptune, le mystique. Les mouvements mélodieux épousent les ondes météorologiques et les vagues maritimes. Le calme accueille la tempête, puis l’éclaircie. Pour raconter la quiétude, la fluidité, la menace, l’anéantissement, la disparition. Sans dialogues, juste en images et en sons…

Production Les Films Pelléas, Opéra National de Paris


 Un homme, perdu dans des pensées, oublie à quel point la vie peut être très simple.

Le proverbe latin carpe diem donne donc son titre, fameux depuis des siècles, à cette histoire très courte. Sa traduction littérale – “cueille le jour”, issue d’un vers du poète Horace – est devenue au fil du temps l’étendard de l’épicurisme. Profiter simplement de l’instant présent, plutôt que de se retenir et de remettre à plus tard. C’est ce dont le protagoniste fait ici l’expérience…

Unité de temps, de lieu, d’action et de personnage. Un homme et son chien. Le premier assis sur un banc en pleine nature. Le second assis sur le sol à ses côtés. Ensemble, ils regardent dans la même direction : le ciel. L’humain, matérialiste, y projette ses fantasmes d’une vie satisfaisante et réussie. Des signes extérieurs concrétisés par des nuages blancs dans le ciel bleu.

L’échange de regards entre le maître et sa bête semble indiquer en cours de route que l’ambition doit peut-être se voir simplifiée à l’essentiel : le partage de l’instant. Une petite pastille de rappel sur les choses simples. L’émotion se fait touchante aussi, quand le générique final débute par la dédicace au regretté Jazz, le véritable canidé vu à l’image. Le film a peut-être été fait juste pour lui.

Production Hossenny Productions

L’Extra Court