From Maria et I Want Pluto To Be A Planet Again, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 29 septembre au 5 octobre 2021.
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From Maria, de Ana Moreira, devant les projections de Les intranquilles et Le genou d’Ahed
From Maria est une lettre de la jeunesse aux générations à venir sur le rôle des femmes dans la société et comment chacun est responsable de leur émancipation.
En soixante secondes pile poil, Ana Moreira livre un réquisitoire implacable sur la place des femmes dans la société. Quatre membres d’une même famille se suivent et se rejoignent, le long d’un unique plan, filmé en travelling arrière dans un studio, qui part de la photo de l’aïeule disparue, pour accueillir, au fil de son recul, la fille de la première, et ainsi de suite jusqu’à la benjamine…
Il y a une dimension de revendication, à l’ère #MeToo, dans ce film ultra court datant de 2020. Production portugaise, langue anglaise, message universel. Les personnages d’Emilia, Clara, Raquel et Maria racontent, par leur présence muette, une tranche de vie féminine, accompagnées par le commentaire descriptif en voix off d’une cinquième participante. Travail des enfants, mariage forcé des filles, licenciement en pleine grossesse : le constat dénonce.
On passe du récit romanesque au message civique, de la forme publicitaire à la fable courte. Le dispositif ultra simple de mise en scène est cependant doublé par un travail au millimètre, tant sur la technique et la temporalité que sur le décor, la lumière et les accessoires. La mise en place est impeccable et doit fonctionner parfaitement pour que le plan-séquence remplisse sa mission.
Scénario Ana Moreira Production GolpeFilmes
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I Want Pluto To Be A Planet Again, de Marie Amachoukeli et Vladimir Mavounia-Kouka devant les projections de Eugénie Grandet et Flag Day
Une romance transhumaniste dans un futur proche. Celle d’un jeune garçon aux origines modestes, Marcus, un H- tombé éperdument amoureux d’une H+
I Want Pluto To Be A Planet Again fait partie de l’annuelle Collection de Canal+, qui répondait en 2016 à la proposition thématique “Demain si j’y suis”, à savoir une télé-transportation vers le monde de 2050.
Révélé par le brillant La femme à cordes il y a quelques années, Vladimir Mavounia-Kouka s’est délecté d’imaginer une société à deux vitesses, faisant coexister des humains “moins” et “plus”, ces derniers étant sans scrupules mécaniquement modifiés… Son animation en noir et blanc joue à plein de ses contrastes et jette plus d’un clin d’œil à une certaine tendance de la bande dessinée d’auteur.
Surtout, l’intervention de Marie Amachoukeli, lauréate de la Caméra d’or à Cannes en 2014 pour Party Girl, à la fois sur le scénario et la coréalisation prouve à nouveau l’importance capitale de l’écriture en matière de cinéma d’animation. Le récit, à la fois drôle, limpide et peut-être visionnaire, est l’un des atouts de maître de ce probable globe-trotters des festivals de 2017, tout particulièrement à l’échelle internationale.
Scénario Jean-Jacques Prunès Musique Ronan Maillard Interprétation Samuel Debure, Antonio Labati, David Eguren Production Autour de minuit