Locks et A Single Life, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 29 mai au 4 juin 2024.
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Locks, de Ryan Coogler, devant les projections de Bushman et Greenhouse
Un jeune homme fait le choix difficile de raser ses dreadlocks en soutien à sa sœur malade.
Le brillant réalisateur afro-américain Ryan Coogler a fait lui aussi ses armes à la fameuse Université de Californie du Sud, dans la section USC School of Cinematic Arts. Avant de se faire remarquer avec son premier long métrage Fruitvale Station (2013), puis avec ses blockbusters Creed : L’héritage de Rocky Balboa, et le diptyque Black Panther, il a ainsi aiguisé sa mise en scène avec des films courts, dont l’humaniste Locks en 2009.
Les “locks” du titre, autrement dit les dreadlocks, sont les fameuses mèches de cheveux emmêlées qui traversent l’Histoire depuis l’Inde antique, en passant par le mouvement jamaïcain rastafari. Ici, le jeune héros du film arbore sa chevelure opulente, qu’il partage avec de nombreux habitants de son quartier urbain. Et qui symbolise par extension une bonne santé, par rapport à sa petite sœur malade…
En mode taiseux, mais très expressif, l’aventure raconte par la balade le quotidien du protagoniste et de sa classe sociale. Les amis croisés dans la rue, la survie par les petits boulots, le son des sirènes de véhicules, les contrôles de police, les commerçants du quartier. Et l’amour familial et fraternel, jusqu’à une accolade finale, synonyme de soutien et de solidarité, s’exprime par le sacrifice capillaire.
Scénario Ryan Coogler Musique Ludwig Göransson Interprétation Frank Otis, Turen Robinson, Nia Warren Production USC School of Cinematic Arts
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A Single Life, de Job Roggeveen, Joris Oprins et Marieke Blaauw, devant les projections de Memory
En écoutant un mystérieux 45-tours, Pia peut soudain voyager dans le fil de son existence.
Nommé à l’Oscar du court métrage d’animation à Hollywood en 2015, A Single Life est un petit bijou concocté par un trio néerlandais.
En moins de trois minutes et sans aucun recours au dialogue, une fable existentielle habilement troussée, par le biais d’un disque vinyle permettant de voyager dans le temps, vers le passé ou vers un avenir lointain. Toute une vie se voit ainsi balayée, avec beaucoup de drôlerie d’abord (les tranches d’une pizza comme autant de quartiers d’une horloge), puis en portant un regard d’une lucidité implacable sur la vieillesse et ses aléas – la pimpante héroïne est aperçue, à l’hiver de son existence, poussant son déambulateur. Et sans même parler de l’étape suivante…
L’animation en 3D, aux couleurs chatoyantes, est portée par une pétillante composition musicale et le film parle aussi bien aux grands qu’aux petits.
Musique Happy Camper