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Publié le 28/02/2024 - Court-métrage

Du 28 février au 5 mars

Mode-express et Tu demanderas à ta mère, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 28 février au 5 mars 2024.

  • Mode-express, de Manon Talva et Louis Lecointre, devant les projections de Black Tea

Mode-express nous plonge dans le quotidien de Romy et Lili. Deux femmes, deux continents, deux modes de vie qui se croisent dans une société de consommation.

Avec Mode-express, Manon Talva et son coréalisateur Louis Lecointre ont remporté le Prix international de la 12e édition du Nikon Film Festival, en avril 2022, sur le thème “Un rêve”. La force du film est de mettre en scène deux femmes en parallèle, sur deux continents différents, et d’un bout à l’autre de la chaîne du l’industrie vestimentaire. L’une en Asie : Lili ; l’autre en France : Romy.

Montage parallèle et split screen racontent par effet de comparaison immédiate le gouffre qui séparent les deux personnages. Sans paroles, l’aventure décrit aussi l’exploitation humaine, la pression économique et la précarité d’un côté, la consommation en chaîne, le confort à portée de main et le profit de l’autre. Ombre et lumière, rêve inaccessible pour l’une, plaisir facile pour l’autre.

Un texto en guise d’épiphanie occidentale : “Meuf, je viens de trouver la robe de mes rêves”. Puis un regard dans le vide mélancolique, version extrême-orientale. Deux minutes et quelques suffisent aux cinéastes pour exposer leur propos simple et implacable. Fiction assumée autant que témoignage politique, Mode-express joue de la rapidité narrative pour signifier les paradoxes terrestres.

Scénario Manon Talva Interprétation Kim Dasom, Caroline Marcos


Rémi, jeune papa, fait des courses avec son meilleur ami Charles et sa fille Suzanne, 6 ans. En pleine phase d’expérimentation, cette dernière se pose beaucoup de questions et Rémi n’est vraiment, vraiment pas prêt à y répondre…

Juliette Allain a le sens de l’humour. Dans sa récente comédie Tu demanderas à ta mère, l’injonction du titre découle du trouble que fait naître une gamine de six ans – presque sept – chez son père, quand elle le confronte à ses questionnements sur le corps et sur la féminité, en plein magasin bio et face à un ami du géniteur. Le dispositif est simple, avec son unité de temps et de lieu, et l’enjeu n’en est que plus saillant.

L’aventure démarre dans la fraîcheur et la couleur, avec un enchaînement de plans en plongée sur des fruits et légumes durant le générique initial. Le ton, vivace, est donné, et annonce la spontanéité de la gamine, qui ne lâche pas le morceau, entre étals et étagères de la boutique. Le film colle aussi à son époque, avec ce choix de décor d’un commerce citadin de produits biologiques et écologiques.

Le jeu avec les genres fait le sel de l’écriture, tant dans les sujets lancés par la fillette (poils, poitrine, tampon hygiénique), dans les jeux de regard (la belle cliente), que dans l’humour des répliques. Le garçon en caisse lance ainsi un “Avec les compliments de la caissière”, une fois le règlement effectué, en réponse à la “caissière” évoquée un peu plus tôt dans le récit par les deux amis incarnés par Pablo Pauly et Bastien Bouillon.

Scénario Juliette Allain, Paul Morin Interprétation Tamara Al Saadi, Bastien Bouillon, Martin Darondeau, Luna Di Pierro, Pablo Pauly

L’Extra Court