Retour
27/09/2023 - Court-métrage

Du 27 sep. au 3 oct.

Pixels et Feux, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 27 septembre au 4 octobre 2023.

L’invasion de New York par des créatures huit bits !

Récompensé au Festival international du film d’animation d’Annecy en 2011, ce bijou de deux minutes et demie a fait le tour du monde. Son auteur Patrick Jean avait réalisé divers courts métrages ou clips vidéo et son idée est simple et efficace. C’est l’histoire d’une invasion, d’une contamination fatale et inexorable. Comme dans le film catastrophe, la planète bleue est menacée.

Un essaim de pixels sort soudainement de l’écran d’un vieux téléviseur abandonné dans une rue new-yorkaise. La nuée se répand et survole la mégapole, larguant au passage ses missiles par dizaines. Toute une armada de Pacman, Tétris et autres figures de légendes des premiers jeux virtuels part à l’assaut de la Grande pomme. L’effet domino sera irrémédiable. Tout deviendra cube, jusqu’à la Terre elle-même.

L’ironie, l’humour et la nostalgie se mêlent. Comme une partie de jeu, que menaient jadis les différentes créatures précitées, le film fonctionne comme une aventure géante. Le générique final en est la résolution, tels les inoubliables Game Over. La cité états-unienne incarne une nouvelle fois l’épicentre d’une malédiction fatale pour toute l’humanité.

Production One More Production


 Karun, un chien errant, lutte pour survivre dans le chaos provoqué par la sécheresse.

Feux est une fable fascinante signée du réalisateur d’origine iranienne Mohammad Babakoohi. Passé notamment par l’école des Gobelins, où il a cosigné Dogs, déjà centré sur des héros canidés, il réussit aujourd’hui cette parabole prenante. Une chronique d’anticipation réaliste, avec sa chaleur suffocante, sa sécheresse étourdissante, en plein réchauffement climatique sur la planète.

La technique d’animation par peinture happe le regard. Les nappes de couleurs sont somptueuses, pourtant dédiées à un monde cruel et implacable. Ville en feu, émeutes, aboiements, répression, chasse au chien : c’est le chaos total, et une vision d’apocalypse, sans espoir, malgré le rêve canin d’un mirage rafraîchissant et apaisant.

La portée politique transcende aussi ce récit écologique et métaphorique, via l’animal. Car il s’agit bien d’une intrigue basée en Iran, dans un monde voué à l’étouffement du cri et de la survie, à un moment où le peuple iranien se révolte, et lutte pour exprimer sa soif de liberté. L’art est ici un mode d’expression salutaire, à travers lequel Mohammad Babakoohi chante son pays et le monde.

Musique Pierre Oberkampf Production La Poudrière

L’Extra Court