Rubika et Per tutta la vita, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 27 octobre au 2 novembre 2021.
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Rubika, de Claire Baudean, Ludovic Habas et Mickaël Krebs, devant les projections de The French Dispatch et First Cow
Bienvenue sur Rubika, une planète à la gravité fantaisiste.
Rien ne va plus au royaume des pixels ! Obéissant à une attraction tantôt verticale tantôt horizontale, de petits playmobils se voient bien malmenés par une équipe de jeunes réalisateurs qui s’amuse à refaire le monde, mettant Galilée et Newton directement à la corbeille. La planète Rubika possède ses propres lois physiques pour le plus grand plaisir des spectateurs. Fruit d’une collaboration inédite initiée par le Laboratoire d’images entre de jeunes étudiants de l’école d’animation Supinfocom et des artistes tel Guillaume Plantevin, illustrateur spécialisé dans le Pixel Art, Rubika fait l’effet d’une petite météorite dans le monde bien policé de l’animation 3D.
Scénario Guillaume Plantevin Production Autour de minuit, La Station Animation, Canal +, Les Films d’Ici, Autour de minuit productions
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Per tutta la vita, de Roberto Catani devant les projections de After Love et La voix d’Aïda
Au cours d’un voyage aux origines de leur mémoire, une femme et un homme retracent les moments les plus importants de leur histoire d’amour.
Le cinéma d’animation italien permet régulièrement à de grands auteurs d’émerger et, après Simone Massi, il va falloir dorénavant compter avec Roberto Catani. Présenté en 2019 aux festivals de Clermont-Ferrand et Annecy, entre autres, son film Per tutta la vita – qui signifie “Pour toujours”, en un mot – est une petite merveille, le terme n’est cette fois nullement galvaudé… Tant sur la forme, éminemment picturale et harmonieuse, que sur ce qu’il entreprend de conter.
Une histoire d’amour se déploie, mais avec le choix singulier dans le regard de partir d’une extrémité pour remonter dans le temps, jusqu’à l’origine de la rencontre, point nodal de tant d’œuvres artistiques et littéraires. C’est, en un sens, un plan-séquence de cinq minutes qui s’anime sous nos yeux, chaque dessin se modifiant pour donner une nouvelle forme, en une étourdissante symphonie qui n’est pas sans évoquer la démarche poétique d’un Schwizgebel.
Des techniques aussi nobles que la craie, les crayons de couleur, la pointe sèche ou le burin ont été employées et le champ des représentations – le cirque et son ambiance – nous rapproche aussi de Fellini, illustre compatriote du réalisateur. Un travail sonore et musical poussé achève de poser cette atmosphère de mélancolie. Celle des jours enfuis, mais dont la beauté demeure. Et la magie, même, certains chapeaux pouvant toujours abriter des lapins…
Scénario Roberto Catani Musique Andrea Martignoni Production Miyu Productions