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Publié le 27/03/2024 - Court-métrage

Du 27 mars au 2 avril

Aaaah !, 15 août et La Notte, trois courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 27 mars au 2 avril 2024.

  • Aaaah !, de Osman Cerfon, devant les projections de Pas de vagues

Aaaah ! c’est des cris de douleur, la surprise, l’effroi, la joie, des chants, des râles, des rires, la colère. Aaaah ! c’est l’expression avec laquelle les enfants, ces êtres primaires et innocents, font l’expérience de la vie en collectivité, bien encadrés par les coups de sifflets des adultes.

Aventure hilarante que cette déclinaison du “Aaaah !” émis par des enfants dans le cadre scolaire. Aucune autre formulation orale que le son de la première lettre de l’alphabet, dans de multiples situations, et sous diverses formes, durées et sonorités. Il y en a pour tous les goûts au pays du A ! Le réalisateur Osman Cerfon s’amuse à composer ses images par du dessin assisté par ordinateur.

Il faut dire que l’auteur à l’esprit inventif et drolatique, comme dans ses autres créations Chroniques de la poisse et Je sors acheter des cigarettes. L’occasion de travailler des saynètes réalistes par l’humour, parfois grinçant, et par un graphisme savoureux. Pour assurer la véracité vocale, il a fait appel aux élèves d’une classe valentinoise de CM2, qui doublent ses bambins animés.

Résultat : on pouffe devant toutes les inventions. Un à la fois ou en groupe, au pas de course ou au ralenti, les gamins rivalisent de drôlerie. En classe, dans la cour, aux toilettes, à l’infirmerie, à la cantine, au sport ou à la piscine, c’est une symphonie tordante. Le trait tremblé fait vibrer ces petits êtres en plein apprentissage de la vie. Et quand le film finit, on a juste envie… qu’il recommence !

Scénario Osman Cerfon Production Miyu Productions


  • La Notte, de Francesca Sofia Rosso, Simone Pratola et Martina Generali, devant les projections de Le jeu de la Reine

D’après le concert RV 439 « La Notte » de A. Vivaldi. Carnaval à Venise : Pulcinella tente de se glisser dans une soirée VIP, sans trop de succès. Au milieu de masques somptueux, de triomphes gastronomiques et de femmes sensuelles, son rêve de richesse et de célébrité se transforme en cauchemar, lui révélant la valeur inestimable de sa vie simple mais authentique.

À ne pas confondre avec le légendaire long métrage de 1961 signé Michelangelo Antonioni et situé à Milan, La notte de Martina Generali, Simone Pratola et Francesca Sofia Rosso est un court métrage italien qui plonge le spectateur en pleine Venise, un soir de bal. La Cité des Doges est magnifiée dans sa mythologie du masque et du carnaval, par un travail célébrant la couleur via le dessin en animation 2D.

Les auteurs invitent à revisiter les personnages de la Commedia dell’arte en suivant Polichinelle (soit Pulcinella), esseulé et débouté de son désir d’accéder lui aussi aux réjouissances du beau palais. Mais son éviction des lieux tiendra sa revanche par le rêve. Il connaîtra lui aussi son heure de gloire au pays des merveilles, avant d’en être chassé. Le revers de la médaille des mésaventures du héros masqué.

Mais La notte est aussi le titre d’une création musicale d’Antonio Vivaldi, qui accompagne ces aventures animées. Le Concerto pour flûte n°2 en sol mineur résonne dans les rues vénitiennes, le long des allers et venues pleines de mystère. Le trio de cinéastes animateurs joue des clichés et des réalités, du rêve et du cauchemar, de l’ombre et de la lumière, du jour et de la nuit.

Scénario Simone Pratola Production Cenro Sperimentale di Cinematografia


 Kaboul, 15 août 2021. Alors qu’elle est en plein entretien, Maud est interrompue et se retrouve confrontée à sa propre impuissance face au rêve de Sadiqa : celui de vivre.

Avec une riche expérience accumulée dans le secteur culturel – dans le théâtre, le cirque, puis le casting –, Tamara Kozo nourrit son travail de réalisatrice de son regard transversal. Son film 15 août a été sélectionné dans la liste des cinquante opus retenus en compétition au cours de la 12e édition du Nikon Film Festival en 2022. Celle-ci avait pour thème “Un rêve”.

En deux minutes et vingt secondes, l’auteure nourrit une tension grandissante. Elle mélange avec succès la portée documentaire et le suspense, dans cette interview en terrain où le danger plane. Une journaliste reporter française interroge une femme afghane à Kaboul, où les Talibans avancent et menacent la liberté. Le témoignage est illustré en direct par les coups de fil qui informent.

L’actrice qui incarne l’interviewée, Wazhma Bahar, est citée au générique comme collaboratrice au scénario. Le film met en scène les paradoxes du regard et de l’implication étrangers, face à l’urgence de la fuite. Sadiqa demande à Maud de l’emmener, elle et sa famille, à l’aéroport, mais cette dernière lui répond que c’est impossible, ne lui lançant qu’un “I’ll call you later”.

Musique Théo Palfray Interprétation Wazhma Bahar, Anouk Féral

L’Extra Court