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Publié le 26/08/2020 - Court-métrage

Du 26 août au 1er septembre

Un dia en el parque et Knock Down Ginger, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 26 août au 1er septembre 2020.

 

  • Un dia en el parque, de Diego Porral, devant les projections de Effacer l’historique

Le monologue d’un grand-père expliquant à son petit-fils ce que furent les choses…ou peut-être ce qu’elles sont aujourd’hui.

Film d’école de l’ESNE, une Université de design de Madrid, et nommé en 2019 aux Goyas, l’équivalent espagnol des César, cette animation 3D de 3 minutes – à peine – joue avec ironie de ce concept de nostalgie qui amène si souvent à s’extasier sur le passé. En un mot, sur le mode du “C’était mieux avant…”.

Un jour au parc, donc, où un vieillard plein de malice entreprend de relater, installé sur un banc, à un gamin les vertus d’une époque révolue. Un gamin qu’on ne découvre que dans un second temps et qui est, à n’en pas douter, son petit-fils, en apparence plutôt décérébré, le visage mangé par de massives et abrutissantes lunettes VR. Et le papi moustachu de radoter : comment on jouait alors, ce qui divertissait les jeunes, de quelle manière on rencontrait une fille…
Au chant mélodieux des petits oiseaux, on aurait aisément le regret de ces temps idylliques et irrémédiablement enfuis… Mais voilà, la narration nous fait la nique et les apparences ne sont jamais ce que l’on croit ! Et le débonnaire “abuelo” n’est peut-être pas aussi dépassé, radoteur et réac’ que le cliché le voudrait… Astucieux et drôle, le film camoufle ses effets jusqu’au dernier moment et égratigne aimablement le règne du virtuel et de la vie par procuration.

Scénario Diego Porral Musique Diego Porral Interprétation Sergio Fernandez-Sastron


  • Knock Down Ginger, de Cleo Samoles-Little, devant les projections de Never Rarely Sometimes Always

Quand une blague tourne mal dans un quartier londonien – Sarah-Lee apprend que grandir n’est pas qu’une partie de plaisir.

Le titre de cette production courte britannique fait référence au jeu du “Knock Knock Ginger”, où les gamins frappent à une porte et s’enfuient avant que quelqu’un ne l’ouvre après avoir été dérangé. La réalisatrice Cleo Samoles-Little transpose cette activité qui n’a d’autre but que d’embêter son monde sur un toit d’immeuble des quartiers du Nord de Londres, à la fin des années 1990. Là, un groupe d’adolescentes dissipées, et c’est une originalité de taille, balance des œufs sur ceux qui passent en contrebas, sans distinction d’âge ou de sexe.

Le cinéphile retrouve d’emblée l’ambiance cockney et les accents rocailleux de certains films banlieusards de Ken Loach ou d’autres grands maîtres du cinéma anglais, mais la réalisatrice y adjoint un regard sur la notion de “genre” : les jeunes filles se comportent aussi mal que les lascars du coin, version masculine, et pourraient en subir violemment les conséquences si elles se font coincer. Une tension est ainsi habilement entretenue par une narration nerveuse et un découpage ultra soigné, où l’aventure prend valeur d’épisode initiatique pour la jeune Sarah Lee, quinze ans, qui aimerait bien brûler les étapes, picoler comme une grande et être traitée en égale par ses aînées. À moins que la possibilité d’une romance future ne pointe le bout de son nez… Céline Sciamma et sa bande de filles auraient-elles trouvé des alter ego de l’autre côté du Channel ?

Scénario Cleo Samoles-Little Interprétation Mollie Lambert, Ruby Wild, Shala Nyx, Jacky Lipman Production HNB Films

L’Extra Court