Coincés, A l’unisson ! et Brûle, trois courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 25 au 31 octobre 2023.
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Coincés, de Maša Avramović, devant les projections de The Old Oak
Un bus se fait arrêter par le douanier mécontent du pot-de-vin qu’il a reçu. Les passagers vont s’unir pour continuer leur voyage.
Les “coincés”, ce sont les passagers détonants de cette réjouissante fable d’animation. Toute une bande de joyeux et joyeuses drilles occupe les sièges du car qui traverse les routes et collines sinueuses de Serbie : une équipe de sportifs, leur entraîneur, un petit vieux fumeur, une femme robuste qui se goinfre de biscuits, ses deux accompagnantes, sans oublier le chauffeur… et leur tonne de bagages respectifs perchés sur le toit !
Derrière l’humour dévastateur des descriptions et des situations, le film décrit avec ironie la pratique des pots-de-vin envers gardes, policiers et autres douaniers pour passer son chemin et circuler librement, dans les états du monde aux règles sociétales aléatoires. La réalisatrice Maša Avramović, originaire de Belgrade, adresse, avec cette courte histoire de quatre minutes, une déclaration d’amour amusée à son pays.
Le dessin enfantin est simple, sinon rudimentaire, mais les traits séduisent par l’harmonie et la générosité des lignes. Les rondeurs des paysages comme des corps se mêlent aux silhouettes élancées des athlètes et les couleurs restent discrètes. La réussite esthétique fait honneur à la fameuse école du film d’animation de La Poudrière, dans la Drôme, et célèbre la solidarité humaine face à l’adversité.
Scénario Maša Avramović Production La Poudrière
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A l’unisson !, de Camille de La Poëze, devant les projections de Second tour
Jeune élue politique, Anne Gaudin se positionne comme la candidate de tous les Français. Suivie par une équipe de tournage pendant sa campagne, elle se révèle être prête à tout pour s’attirer le plus de voix possible et ainsi réaliser son rêve : devenir la première femme présidente de la France.
Camille de La Poëze a présenté son court métrage À l’unisson dans la sélection 2022 du Nikon Film Festival, dédié à la thématique “Un rêve”. Ledit idéal vivement souhaité est ici l’élection comme première présidente de la République française de la jeune candidate Anne Gaudin. Pour cela, tous les moyens sont bons afin de séduire le plus grand électorat possible.
Le chantage à l’émotion nourrit ainsi le scénario de cette mise en scène d’une mise en scène. Une véritable mise en abyme qui va se cogner au réel. La manipulation a en effet ses revers de fortune. La candidate compte se servir d’un sans domicile fixe et d’une générosité feinte, mais passant pour spontanée à l’image. Sauf que le sans-abri n’a pas le point de vue de la politicienne.
Jouant du champ et du hors champ, la réalisatrice dénonce l’hypocrisie et l’arrivisme à travers la comédie du renversement de situation. La seconde prise réclamée par l’équipe du tournage, pour ce clip de campagne improvisé, tournera au fiasco. Et la femme en campagne n’aura plus qu’à se laver les mains au gel hydroalcoolique, et à espérer un vrai comédien pour obtenir du parfait “vrai-faux pris sur le vif” !
Scénario Camille de La Poëze Interprétation Camille de La Poëze, Etienne Ménard, Jean-Philippe Renaud, Hélène Rival, Pierre Thorrignac
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Brûle, de Nicolas Merle, devant les projections de Une année difficile
Un matin très ordinaire dans la vie d’un citadin occidental. Un rituel de petits gestes anodins. À moins que…
Brûle est une très courte chronique, maligne et détonante. En moins de trois minutes, Nicolas Merle installe un univers simple et précis. C’est l’histoire d’un réveil comme un autre pour le héros, qui se prépare à partir à son travail. Radio réveil à sept heures du matin, voix de la journaliste annonçant les nouvelles, cafetière qui s’écoule, douche, brossage de dents, choix des vêtements et départ.
Sauf que… le film emmène ailleurs, par un savant glissement dramatique. Sans esbroufe, le passage de l’intérieur à l’extérieur propulse dans une réalité inattendue. Un carton affiché près de la porte d’entrée, l’annonce des températures prévues dans l’Hexagone, et la vision sur le paysage environnant à la sortie du protagoniste : le monde a basculé dans un réchauffement climatique dingue !
Avec peu de moyens et d’effets, le réalisateur livre une fable d’anticipation à la fois fantastique et réaliste. La météo durant les récentes fêtes de fin d’année l’a prouvé. Ici, le héros se déplace finalement avec un masque en pleine étendue sèche et rocailleuse. L’efficacité du film colle à son titre, court, rudimentaire, et implacable. Et quand le générique final commence, le spectateur est saisi…
Scénario Nicolas Merle Interprétation Nicolas Merle, Cécile Dominjon