Retour
Publié le 25/08/2021 - Court-métrage

Du 25 au 31 août

Rivages et Graines, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 25 au 31 août 2021.

 

  • Rivages, de Sophie Racine, devant les projections de Le soupir des vagues

Une petite île au large des côtes bretonnes; le temps est orageux, le vent souffle, les nuages sombres ont envahi le ciel. La lumière met en évidence, l’espace d’un instant, les silhouettes d’un arbre, d’une maison, d’un promeneur. Puis, l’orage éclate… Un film qui fait appel aux sens, sur l’eau, le vent et la lumière.

La précision du dessin et l’art du détail inondent les images de Rivages. Une symphonie d’animation en noir et blanc, où chaque planche fourmille de traits et ondulations. Et un univers que Sophie Racine crée au fil de ses films aux titres évocateurs : L’envolée, Rêves de brume, Balades… Son dernier opus ne déroge pas à la règle et apporte une nouvelle belle pierre à l’édifice.

Rivages est une pause élégiaque de plus de huit minutes en bord de mer. Le vent dans les dunes, le frissonnement des plantes, les vols d’oiseaux, la tempête qui monte, l’accalmie qui revient. Tout est question de crescendo, de musicalité et d’ondes. Un subtil équilibre entre le sens de l’observation de la nature, et la création pure, le romanesque naturaliste.

Le compositeur et ingénieur du son Yan Volsy a concocté une piste sonore emballante. La harpe et le violon traduisent à merveille les modulations de la nature, le passage du jour à la nuit. Et ce champ indicible qui mêle la fragilité à la force des éléments. On se croirait vraiment au bord de l’océan.

Scénario Sophie Racine Musique Yan Volsy Production AmStramGram


  • Graines, de Hervé Freiburger devant les projections de Les sorcières d’Akelarre et La terre des hommes

Tout semble naturel dans ce tableau d’une vieille ferme entourée par des champs verdoyant. Tout semble calme, pourtant, au milieu du maïs, une menace terrifiante se terre. Une menace qui ne fait qu’un avec la végétation et attend patiemment pour attaquer.

Hervé Freiburger travaille inlassablement l’angoisse, déjà au cœur de ses courts précédents Surface sensible (2005), Un beau jour (2013) et E Elsassiches Axt-Massaker (2016). Cette fois, c’est une créature inquiétante qui occupe l’espace opaque d’une plantation agricole, et ce sont l’enfance et l’innocence qui en sont les révélateurs. Une parabole sur les générations futures, bel et bien les victimes du Mal déjà en marche.

La présence d’une matière noire dans les épis évoque la pollution mondiale, les transformations transgéniques et organismes génétiquement modifiés (les fameux OGM), et la culture intensive de masse, du maïs notamment. La question de la monstruosité de l’action des hommes sur la nature et la planète s’incarne dans la présence maléfique de l’être hybride, au carrefour de l’humain, de l’animal et du végétal.

Le champ de maïs comme terrain de la menace déjoue les nombreux récits d’épouvante liés à l’intérieur des habitacles, de maisons en châteaux, de cabanes en hangars, de greniers en sous-sols, dont le cinéma de genre est friand. La nature entourant une ferme, terrain de l’inconnu, fascinait déjà M. Night Shyamalan dans Signes (2001), attiré pour sa part par l’existence d’un autre monde et par le paranormal. On souhaite à Hervé Freiburger une carrière similaire…

Musique Nicolas Cadiou Interprétation Dan Bronchinson, Anne Somot, Sara Nokic, Aden Nokic Production Les Films du Tonnerre

L’Extra Court