Retour
Publié le 24/08/2022 - Court-métrage

Du 24 au 30 août

Vieille peau et J’aime le vin et les câlins, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 34 au 30 août 2022.

  • Vieille peau, de Nicolas Bianco-Levrin et Julie Rembauville, devant les projections de Trois mille ans à t’attendre et Beast

Alors que sa femme le croit à un séminaire d’entreprise à Paris, Jean-Luc est assis dans une barque qui progresse dans le bayou quelque part en Louisiane. Il a rendez-vous avec le sorcier vaudou Richardson. On dit que Richardson résout tous les problèmes et Jean-Luc en a un de taille : sa belle-mère. Le sorcier propose à Jean-Luc une poupée vaudou et une série d’outils, mais la vieille peau n’a pas l’intention de se laisser faire !

L’esthétique épate dans Vieille peau. Un travail précis de teintes et de graphisme signé Nicolas Bianco-Levrin et Julie Rembauville. Le duo n’en est pas à son premier essai. Il reconstitue ici le monde du bayou et des marais mystérieux. Du bleu nuit initial, on passe au rouge, parsemé de la lumière de bougies éparses. Idéal pour recréer une ambiance de magie noire et de vaudou.

Ce n’est pourtant pas un polar poisseux, mais bien une comédie qui nourrit cette aventure de sept minutes et demie. Le dénommé Jean-Luc a laissé femme et enfant pour venir trouver un marabout, capable de le débarrasser de sa belle-doche, élégamment évoquée dans le titre du film. Mais les choses ne sont pas gagnées d’avance, surtout quand on se déplace en terre inconnue.

Libellule, crapaud, crocodile, serpent, asticot, le bestiaire est savoureux, tout comme les créatures croisées par le héros, du passeur en barque au grand sorcier. Leur premier échange est tordant. Quand le visiteur parle de sa venue pour un gros problème, son interlocuteur lui rétorque spontanément : « petit zizi ? ». L’humour noir peut dès lors s’épanouir.

Scénario Nicolas Bianco-Levrin, Julie Rembauville Musique Adrien Chevalier Interprétation David Olivier Fischer, David Gasman Production La Luna Productions


  • J’aime le vin et les câlins, de Chryssa Florou, devant les projections de Les volets verts

Un couple sort de l’avant-première d’un film totalement raté. Comment le dire à sa sœur qui en est la réalisatrice ? Peut-on se dire la vérité dans le monde du cinéma?

Un titre en forme de manifeste drolatique pour ce court métrage simple et rudimentaire. Un couple, un soir, en pleine discussion. La fille et le garçon dialoguent à bâtons rompus. Le sujet ? Le film qu’ils viennent tout juste de voir, et qui s’avère l’œuvre de la sœur de la première, qui les bassine depuis quinze ans avec ses atermoiements créatifs et existentiels. L’heure du verdict a sonné. La confrontation va bientôt avoir lieu.

Mais J’aime le vin et les câlins s’arrêtera une fois le début des premiers retours à la réalisatrice entam…. Et ils ne correspondent pas du tout à ce que le duo a passé en revue auparavant avec franchise. De l’art de la diplomatie et de l’hypocrisie déguisée dans cette adaptation d’une des saynètes de la pièce Théâtre sans animaux de Jean-Michel Ribes. Le ton est à l’absurde réaliste, et l’ironie se fait grinçante.

La réalisatrice Chryssa Florou a elle-même adapté le texte original, qu’elle a décidé de jouer en gros plans avec le comédien Frédéric Radepont. Le résultat rappelle le binôme du court métrage J’aime beaucoup ce que vous faites de Xavier Giannoli (1995), en pleine avant-première de film. Quand la comédie naît de la confrontation, de la conviction, de la déception et de l’imprévu, ça déménage !

Scénario Chryssa Florou Interprétation Chryssa Florou Production Off Association

L’Extra Court