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Publié le 23/09/2020 - Court-métrage

Du 23 au 29 septembre

Air frais et Turbopéra, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 23 au 29 septembre 2020.

 

  • Air frais, de Guillaume Darbellay, devant les projections de Blackbird, Citoyens du monde et Rocks

Léa, une jeune fille, achète une caméra 360°. Elle l’emmène partout avec elle et récupère des images. On ne comprend pas vraiment pourquoi. On découvre par la suite qu’elle avait une idée derrière la tête.

La réalité virtuelle est une expérience sensorielle devenue un nouveau divertissement d’évasion. Elle allie la vision individuelle à l’effet d’immersion totale, via une technique de pointe élaborée sur ordinateur, avec image à 360 degrés et possibilité de relief 3D, que la personne impliquée expérimente avec un casque. Sensations fortes garanties et plaisir unique. Guillaume Darbellay allie l’agréable à l’utile, en permettant à une personne âgée, handicapée, de vivre de nouvelles expériences et d’élargir son horizon quotidien. La réalité virtuelle offre en effet le privilège de vivre par procuration des situations impossibles à (re-)expérimenter, et de (re)traverser des lieux et environnements difficiles à atteindre. Un procédé idéal pour des êtres à mobilité réduite, tel le grand-père de l’héroïne.

En format scope, cette petite-fille attentionnée filme ainsi un match de hockey-sur-glace, une séance projetée sur grand écran, une fête d’anniversaire, un apéritif avec des amis ou une balade, qu’elle va faire partager à son aîné en les lui diffusant par la suite via un casque. La transmission familiale se fait donc à sens-inverse des schémas habituels et, par un partage des émotions, déjoue cet isolement qui frappe les seniors.

Scénario Guillaume Darbellay Interprétation Kevin Orr, Marion Bachmann, Gérard Constantin, Giulia Crescenzi, Véronique Leyat Bachmann Production OrigineFilms


  • Turbopéra, de Antoine Marchand, Fabien Meyran et Benoît de Geyer d’Orth, devant les projections de Les apparences et Poissonsexe

Dans une poissonnerie, une fois la nuit tombée, deux solistes interprètent avec une grande émotion La Traviata de Verdi, nous offrant une chorégraphie des plus chics.

Giuseppe Verdi lui-même n’en reviendrait pas ! Voir ainsi le livret de son célébrissime opéra La Traviata interprété par… des poissons ! Par la grâce d’une animation numérique 3D ultra sophistiquée, un mérou ténor et une sole soprano se produisent en effet, fièrement, devant une audience à nageoires et branchies médusée…

Turbopéra n’est pas, comme on pourrait le penser, un film d’école à proprement parler, mais une œuvre courte – deux minutes, générique compris, on a vraiment enclenché le “turbo”… – élaborée par un quatuor de jeunes animateurs dans un cadre de stage. La drôlerie de la situation et la qualité des textures transmises à l’image (avec des reflets sur les écailles des aquatiques héros !) sont jubilatoires, d’autant qu’une chute nous transfère en un clignement d’œil (globuleux) d’une salle de concert cossue à un lieu beaucoup plus trivial, la musique passant alors en mode diégétique, selon une clé d’analyse bien connu des étudiants en cinéma. L’ironie est totale, d’autant que l’extrait choisi, le célèbre “Brindisi”, appartenant au premier acte de l’opéra de Verdi, exalte en réalité… la joie de vivre ! Le dénouement n’en est que plus savoureux, et sans aucune arête en travers du gosier…

Scénario Fabien Meyran Production Eddy Production

L’Extra Court