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Publié le 23/11/2022 - Court-métrage

Du 23 au 29 novembre

Rhapsodie pour un pot-au-feu et Rien à sauver, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 23 au 29 novembre 2022.

  • Rhapsodie pour un pot-au-feu, de Charlotte Cambon de la Valette, Stéphanie Mercier et Soizic Mouton, devant les projections de Les miens et Pénélope mon amour

Trois générations d’une même famille cohabitent sous le même toit dans une chorégraphie désaccordée. La mère, chef d’orchestre de la famille, tente en vain de les réunir à table pour le dîner.

Charlotte Cambon de la Valette, Stéphanie Mercier, Soizic Mouton et Marion Roussel sont les quatre étudiantes des Gobelins, école de l’image parisienne, aux manettes de cette pépite de trois minutes. Une trouvaille savoureuse datant d’il y a dix ans pile. Une petite symphonie d’images et de sons créée de toutes pièces sur ordinateur. L’animation en deux dimensions y excelle.

C’est l’histoire d’une héroïne, femme, épouse, fille, mère, “super woman” du quotidien, qui assure la tenue de toute sa maisonnée, et qui, à peine rentrée chez elle, se lance dans la préparation d’un pot-au-feu pour nourrir ses ouailles. Mari, mère et trois enfants débarquent à tour de rôle, et rivalisent de mollesse et de tours pour mettre les pieds sous la table.

Les traits sont simples et subtils, la gamme chromatique douce allie les dégradés de noir, gris, brun, orangé, rouge et bleu, en évitant les tons flashy. L’harmonie formelle règne donc au sein du ballet cacophonique ambiant. Mais la maîtresse des lieux s’avère une cheffe d’orchestre hors-pair. Elle mitonne son plat, met la table et mène sa famille à la baguette, le tout au rythme de la mélodie signée Laurent Courbier.

Production Gobelins, l’école de l’image


  • Rien à sauver, de Julien Avèque et Victor Hérault, devant les projections de Saint-Omer et Aucun ours

“Tu vas pas faire un gosse dans ce monde de merde !”. Un survivaliste en panne rencontre une garagiste enceinte.

Il est des rencontres soudaines qui font un bien fou. C’est ce que vivent les personnages de ce court métrage cosigné Julien Avèque et Victor Hérault. Le film démarre sur l’humour décalé, avec un effet de montage qui enchaîne un plan rapproché sur un conducteur au volant, pour ensuite cadrer le camion qu’il dirige, poussé à pied par deux femmes sur une route de campagne.

Le jeu avec les genres irrigue les veines de l’aventure. Ce sont des filles qui poussent l’engin dans lequel le gars est assis ; c’est une femme garagiste qui répare le véhicule, assistée par une cadette tout juste enceinte ; et c’est une chronique humaniste qui l’emporte sur la fantaisie annoncée. L’écriture du tandem de cinéastes se fait tendre, via les regards et la connivence.

Rien à sauver aborde une série de problématiques existentielles, sociales, politiques, environnementales, philosophiques, à travers de multiples évocations. Par le son d’une émission radio, comme par les soliloques de la garagiste sans filtre. Mais le monde vaut quand même la peine d’être connu, finit par nous dire cette échappée contemporaine mettant en valeur l’élan, la féminité et le sourire de la jeunesse.

Scénario Julien Avèque, Victor Hérault Interprétation Félicie Robert, Guillaume Camous, Adèle Choubard Production Sourire Productions

L’Extra Court