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Publié le 22/07/2020 - Court-métrage

Du 22 au 28 juillet

Kuap et Je suis caucasien, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 22 au 28 juillet 2020.

 

  • Kuap, de Nils Hedinger, devant les projections de Voir le jour et Été 85

Un têtard rate son évolution pour devenir grenouille et se retrouve tout seul; mais l’étang lui permet de vivre beaucoup d’aventures et, de toute façon, il est certain que le prochain printemps viendra. Une petite histoire sur comment devenir grand.

Le film débute et se clôt en caméra subjective, créant un effet d’immersion et donnant au spectateur le sentiment d’être à la place du personnage, à savoir l’animal vedette : la grenouille, qui effectue des sauts dans les herbes hautes. Entre temps, la caméra quitte cette place en vue subjective, pour regarder les aventures du têtard objectivement, en contrechamp, sous l’eau, mais aussi parfois au-dessus.

Le réalisateur suisse-allemand Nils Hedinger allie de l’animation à des prises de vue réelle. Les créatures animales sont ainsi créées de toutes pièces par les techniques animées, alors que les décors qui les entourent sont filmés tels quels : eau, herbes et faune aquatique. Outre le têtard, on croise des grenouilles, un serpent, un canard, un Bernard-l’ermite et autres créatures aquacoles.

Sans paroles, l’aventure est nourrie de bruits, sons et compositions musicales, dont les instruments et notes accompagnent les pérégrinations de l’apprenti-batracien. Cette absence de mots et de dialogues nourrit la singularité du héros amphibie, dont la destinée cinématographique est liée à sa différence. Il n’évolue pas comme les autres de son espèce, et finalement, pas au même rythme.

Scénario Nils Hedinger Musique Kevin Orr, Julian Sartorius Production PretatournerFilmproduktionGmbH


  • Je suis caucasien, d’Olivier Riche, devant les projections de Tout simplement noir

Un jeune comédien passe son premier casting pour le cinéma…

Au fil des thématiques proposées par le Nikon Film Festival sur le principe du “Je suis…”, Olivier Riche a mis en scène plusieurs autres opus avant Je suis un Caucasien. Se sont ainsi égrenés, parfois en coréalisation avec David Merlin-Dufey, Je suis fan de mon voisin (2012), Je suis gravé (2014), Je suis orientée (2015) et Je suis l’ombre d’une flamme (2016). Avec toujours une durée semblable, entre cent-quarante et cent-soixante secondes, et toujours avec un regard décalé sur le monde, dont le jeune réalisateur saisit, le temps d’une chronique, la réalité parfois cruelle.

Cette fois, il filme le racisme ordinaire et les clichés enracinés dans les esprits à travers l’aventure d’un jeune acteur noir, sur lequel un déterminisme s’abat comme un couperet. Venu comme convenu passer une audition pour tenir le rôle du personnage central d’une fiction, Brice Roland, âgé de vingt ans, se voit illico refuser l’essai par la directrice de casting, en raison de sa couleur de peau. Celle-ci l’oriente même, avec une fausse générosité, vers le mini-emploi – d’une scène unique – d’un agent de sécurité prénommé Mamadou.

Un propos qui résonne avec la parution aux éditions du Seuil, en mai 2018, de l’essai collectif, en forme de livre-manifeste, de Noire n’est pas mon métier, sous l’impulsion de l’actrice Aïssa Maïga. Seize comédiennes françaises noires ou métisses y témoignaient de leur expérience, marquée par les discriminations et les stéréotypes malheureusement toujours en vigueur dans le cinéma hexagonal.

Scénario Olivier Riche Interprétation Isma Kebe, Nouritza Emmanuelian Production Autourdunfilmproductions

L’Extra Court