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Publié le 21/10/2020 - Court-métrage

Du 21 au 27 octobre

Musique-Musique, Le Tigre sans rayures et Sous tes doigts, trois courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 21 au 27 octobre 2020.

 

  • Musique-Musique, de Ned Wenlock, devant les projections de La jeune fille à l’écho et Calamity

L’aventure poétique, folle et inventive de cerfs, d’oiseaux chanteurs, d’un tourne-disque et d’un chasseur…

Musique-musique – Spring Jam en VO – joue sur une animation où l’impression de relief naît de différentes couches, créées sur ordinateur 2D, et qui se superposent. Les personnages sont présentés au premier plan, les décors les entourent, et les éléments comme les nuages parfois coulissent en fond. Le récit se déroule en pleine nature, et, outre la faune protagoniste (cerfs et oiseaux), les éléments sont de la joyeuse partie : forêt, montagne, grotte, rivière, vent et ciel.

Cette œuvre drolatique se moque gentiment de la chasse, avec le personnage du barbu, bouquinant son guide de la « chasse facile », et découvrant soudain le cerf protagoniste, coincé tête à l’envers à travers la fenêtre de toit de sa caravane. Le prédateur humain devient ici inoffensif durant la chute de l’habitacle, qui enchaîne les loopings le long de la pente montagnarde, avant d’être expulsé sans dommage de sa roulotte. Le travail sur le son est précis, avec des bruitages liés aux branches et feuilles des arbres, aux mouvements des ailes, aux pas des cervidés, au vent, à la nage et à la chute de cascade. La bande musicale mêle quant à elle le chœur des volatiles, symphonie de flûtes et cordes extraite du Concerto brandebourgeois n°4 de Bach, mais aussi les accords de guitare du disque vinyle du chasseur, et ceux du banjo accompagnant la dégringolade de la caravane, composés par Ben Sinclair.

Scénario Chris Brandon Musique Ben Sinclair Production Oneedo Studio


  • Le Tigre sans rayures, de Raúl Robin Morales Reyes devant les projections de Poly et Les racines du monde

Un petit tigre décide d’entreprendre un long voyage dans l’espoir de trouver ses rayures.

Un joli conte né de l’esprit d’un talentueux réalisateur d’animation mexicain, à qui l’on doit notamment El trompetista en 2014. Celui-ci signe cette fois un pendant aux récits initiatiques situés dans la jungle, où trône bien sûr le mastodonte Le roi lion. Mais on se trouve ici au royaume de la simplicité et de la délicatesse, où le regard et l’univers débordent de tendresse. Cet éloge de la différence porte son jeune félidé de héros sur le chemin de l’apprentissage.

Après les moqueries de ses congénères, nées de sa singularité, le jeune tigre suit des lignes et ombres, sur les sentiers, dans les bois, qui évoquent les rayures manquantes à son pelage. Il va même jusqu’à se dessiner lui-même des lignes pour toucher aux signes caractéristiques de son espèce. C’est par un miracle de la nature que les zébrures véritables apparaîtront et c’est par son reflet dans l’eau que le tigron les découvre. Rassuré, l’animal va pouvoir réintégrer le cours de son existence et la vie en communauté. Rappelons qu’au fil du temps, l’ère de répartition mondiale des tigres s’est considérablement réduite. Et l’espèce, essentiellement présente en Asie, est aujourd’hui protégée.

Musique YeP Production FolimageSAS, NadasdyFilm


  • Sous tes doigts, de Marie-Christine Courtès devant les projections de ADN, Adieu les cons et Maternal

Le jour de la crémation de sa grand-mère, Émilie, une jeune métisse asiatique, se plonge dans les souvenirs de la vieille femme. Elle découvre l’Indochine de Hoà, sa rencontre amoureuse avec Jacques, un colon français, la naissance de Linh, sa mère, et le départ tragique vers la France en 1956.

Sous tes doigts est l’une des plus éclatantes réussites de l’animation française en 2015, effectuant un véritable tour du monde des festivals, où sa facture esthétique impeccable séduit immanquablement, tout comme l’inspiration même du projet, à savoir la volonté de ressusciter les oubliés de la guerre d’Indochine, elle-même si peu connue des jeunes générations. La grande Histoire y plane sur celle, plus intime, d’une famille exposée aux difficultés de l’exil et son cortège de vexations, l’internement de plusieurs années au camp de Sainte-Livrade, dans le Sud-ouest, ayant frappé de nombreuses femmes, dont la grand-mère de la jeune héroïne du film.

C’est la réussite majeure de Marie-Christine Courtès que d’avoir su faire s’entrechoquer les époques et dialoguer les générations, les arabesques du hip-hop répondant aux traditions culturelles extrême-orientales. Une véritable splendeur, tant graphique qu’émotionnelle.

Scénario Marie-Christine Courtès Musique Frank 2 Louise Interprétation Arthur Dupont, Thomas Blumenthal, Sabine Zovighian, Jean-Michel Fête Production Vivement lundi !, Novanima

L’Extra Court