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21/06/2023 - Court-métrage

Du 21 au 27 juin

Brûle et Pacotille, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 21 au 27 juin 2023.

Un matin très ordinaire dans la vie d’un citadin occidental. Un rituel de petits gestes anodins. À moins que…

Brûle est une très courte chronique, maligne et détonante. En moins de trois minutes, Nicolas Merle installe un univers simple et précis. C’est l’histoire d’un réveil comme un autre pour le héros, qui se prépare à partir à son travail. Radio réveil à sept heures du matin, voix de la journaliste annonçant les nouvelles, cafetière qui s’écoule, douche, brossage de dents, choix des vêtements et départ.

Sauf que… le film emmène ailleurs, par un savant glissement dramatique. Sans esbroufe, le passage de l’intérieur à l’extérieur propulse dans une réalité inattendue. Un carton affiché près de la porte d’entrée, l’annonce des températures prévues dans l’Hexagone, et la vision sur le paysage environnant à la sortie du protagoniste : le monde a basculé dans un réchauffement climatique dingue !

Avec peu de moyens et d’effets, le réalisateur livre une fable d’anticipation à la fois fantastique et réaliste. La météo durant les récentes fêtes de fin d’année l’a prouvé. Ici, le héros se déplace finalement avec un masque en pleine étendue sèche et rocailleuse. L’efficacité du film colle à son titre, court, rudimentaire, et implacable. Et quand le générique final commence, le spectateur est saisi…

Scénario Nicolas Merle Interprétation Nicolas Merle, Cécile Dominjon


Thierry propose à Karine de monter dans sa voiture garée sur un parking. Le couple est en froid. En guise de réconciliation, Thierry offre à sa petite amie un pendentif sur lequel est gravée une sentence amoureuse… Contre toute attente, Karine interprète cette phrase de façon négative. La réconciliation se transforme peu à peu en malentendu puis en dispute.

Eric Jameux a fait le tour des festivals, jusqu’à une nomination aux César, avec ce duo impayable entre Karine, jeune femme à l’esprit cartésien, qui réagit au quart de tour, et Thierry, amoureux maladroit qui tente comme il peut de sauver les meubles. Au final, ce sont douze minutes de joute verbale et émotionnelle, dans le huis-clos de l’avant d’une voiture, ponctué par des plans larges et extérieurs en début et fin de film.

Situé sur le quai d’une zone portuaire de ville du Nord, l’aventure se passe en 1983, comme l’annoncent les vignettes collées sur le pare-brise de la bagnole sport. Le réalisateur distille le titre culte de Patrick Coutin J’aime regarder les filles, datant de 1981, qui succède au Printemps Allegro des Quatre saisons de Vivaldi, et le look des personnages en blouson de cuir et vinyle joue la carte rock du moment.

Un savoureux quiproquo mène la danse, et fonctionne par effet boule de neige, dès l’arrivée du garçon, que sa dulcinée se rappelle avoir vu en compagnie d’une autre. L’effet comique, mais dramatique pour les personnages, naît du pendentif en forme de cœur gravé du dicton « Plus qu’hier / Moins que demain ». Judicieuse idée d’avoir transformé une déclaration d’amour en motif de dispute fatale.

Scénario Éric Jameux Musique Antonio Vivaldi, Patrick Coutin Interprétation Sophie Quinton, Christophe Giordano Production Lazennec tout court, Lazennec Tout Court

L’Extra Court