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Publié le 20/10/2021 - Court-métrage

Du 20 au 26 octobre

Artifice et Colocataires, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 20 au 26 octobre 2021.

  • Artifice, de Coline Della Siega, Adrien Douay et Coraline Hun, devant les projections de Je m’appelle Bagdad

Plongés dans leur récréation, deux enfants des rues se coursent sur les toits de leur magnifique ville du moyen-orient. Cependant un évènement va venir perturber leur jeux et changer leur perception de l’environnement.

Ce film collectif est une course échevelée sur les toits en forme d’épopée d’animation. Dans une ville du Moyen-Orient, deux adolescents dévalent et traversent de multiples terrasses, enjambant les rebords et sautant par-dessus les ruelles et allées. Le jeu avec le cadre merveilleux rappelle les fresques orientales, du Voleur de Bagdad aux Mille et une nuits. Et comme le titre l’indique, l’artifice règne, pour mieux masquer ici la tragique réalité de la guerre.

Les techniques utilisées mixent le jeu vidéo et la réalité virtuelle, les images se télescopent, et incluent même des glitches, pour passer au final de l’endroit à l’envers du décor, comme dans un immense trompe-l’œil. Les héros se dédoublent sous forme d’avatars, vêtus de tenues d’apparat comme dans les contes, et doués de pouvoirs virevoltants.

Le quintet à la réalisation allie la complémentarité créative, pour venir à bout des défis esthétiques. L’œuvre est le film de fin d’études de cinq étudiant(e)s de l’école d’infographie parisienne New3dge (New 3D General Education), et a fait partie de la sélection du Festival de Clermont-Ferrand 2020.

Musique Kevin Orr, Fabien Crousillac Production RubikaSupinfocom


  • Colocataires, de Delphine Priet-Mahéo devant les projections de L’homme de la cave

Camille mène une vie réglée par la sonnerie du réveil matin, les repas de son chat et le son de la caisse automatique du magasin où elle travaille comme caissière. Mais un jour, un homme s’introduit chez elle à son insu et commence à vivre dans sa maison la journée, lorsqu’elle est partie travailler.

Le chat est décidément un invité récurrent du court métrage français d’animation, avec souvent beaucoup de bonheur, sa grâce naturelle s’inscrivant parfaitement dans les mouvements de dessins, comme c’est le cas avec les superbes crayonnés de Delphine Priet-Mahéo dans Colocataires. La jeune illustratrice rennaise joue avec virtuosité du crayon à papier pour poser un univers graphique vivant (et plutôt vibrant !), où l’espace domestique est magnifiquement délimité, selon une gestion méticuleuse des sources lumineuses (une fenêtre mansardée, par exemple).

L’intimité du félin et de sa maîtresse se voit bouleversée par l’irruption d’un inconnu, sorte d’ « homme de gouttière » errant, lorsque la femme est au travail : le film glisse alors dans l’étrange et le fantastique, des taches de rouge vif venant émailler certains plans oniriques. La calme routine devient cauchemar, l’affection pour le matou se délite et la folie guette… Une fable de l’aliénation moderne, au bout du compte, dont la noirceur s’avère complètement imprévue.

Scénario Delphine Priet-Mahéo Musique Aurélien Boquien Interprétation Sabrina Horvais-Amengual, Thierry Barbet Production Vivement lundi !

L’Extra Court