Viejo Pascuero (Une petite histoire de Noël) et Johnny Express, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 20 au 26 avril 2022.
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Viejo Pascuero (Une petite histoire de Noël), de Jean-Baptiste Huber, devant les projections de Les sans-dents et Murina
Au lendemain des fêtes de Noël, un gamin des bidonvilles de Santiago écrit au Père Noël pour se plaindre des cadeaux qu’il a reçus.
Vingt ans après sa réalisation, Viejo pascuero n’a pas pris une ride, dans sa rage libérée comme dans son humour corrosif. Jean-Baptiste Huber, ancien assistant de Cyril Collard, l’avait tourné de façon très spontanée et sans moyens au Chili, où il venait de travailler sur deux films documentaires en vidéo. La lettre de l’Avent que son jeune protagoniste lit en voix off – à l’origine authentique et anonyme – tourne au règlement de comptes, puisqu’elle suit les fêtes de Noël et des attentes déçues du gamin de Santiago. Le ton monte, la révolte s’invite et une volée d’insultes est administrée ! Cette critique de la mondialisation, précoce, véhicule aussi une vision du fossé Nord-Sud, avec en toile de fond une métaphore politique possible, car un autre vieillard était alors encore aux commandes du pays concerné : Augusto Pinochet. Ce petit bijou d’irrévérence passé comme un météore dans le ciel du court métrage français aura heureusement survécu au sinistre dictateur…
Scénario Jean-Baptiste Huber Musique Thierry Lestien Interprétation Oscar Renault-Manriquez, Valeska Lincoleo-Renault Production Same Films
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Johnny Express, de Woo Kyungmin, devant les projections de Les animaux fantastiques 3 et En corps
Très largement visionné sur la Toile et partagé sur les réseaux sociaux, Johnny Express a aussi heureusement trouvé sa place sur grand écran, provoquant immanquablement l’hilarité des assemblées de spectateurs de tous les âges. Ce court métrage sud-coréen aux couleurs vives et aux graphismes ronds se révèle en effet irrésistible, multipliant les gags de manière effrénée, ainsi que de savoureuses références aux films de science-fiction et “catastrophe” les plus célèbres, Godzilla en premier lieu.
La portée comique de la situation est accrue par l’ironie de la situation : ce livreur de l’espace, le flegmatique Johnny, ignore complètement la panique qu’il déclenche sur la planète où il a posé son vaisseau, puisque ses habitants et ses métropoles sont microscopiques, donc absolument invisibles à son œil torve, fatigué par les voyages intergalactiques…
Gageure supplémentaire relevée, on s’attache au petit peuple de gentils aliens involontairement attaqués, même en cinq minutes, ce qui suffit à poser le génie de ce petit bijou venu du Pays du matin calme qui, pour notre plus grand plaisir, ne l’est pas toujours, calme !
Scénario Kim Jisang, Woo Kyungmin Musique Kim Myungjong Production Prêt-à-tourner Filmproduktion GmbH, Schweizer Radio und Fernsehen , SRG SSR