Atash (La soif) et La mort du cinéma, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 1er au 7 juin 2022.
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Atash (La soif), de Asghar Besharati, devant les projections de Birds of America et Les folies fermières
Dans un environnement sec et aride, une femme masquée aide les oiseaux.
Avec Atash, soit Thirst, donc Soif, l’Iranien Asghar Besharati plante en quelques secondes un décor et raconte un monde. Ce quadragénaire, photographe autodidacte et devenu réalisateur documentaire, a le don pour saisir les détails et les beautés environnantes. Il les célèbre par ses cadres précis et par sa mise en lumière de situations simples, mais saisissantes quand l’œil et l’attention s’y arrêtent.
Le sol fissuré d’aridité craque sous les pas d’une femme qui traverse un paysage nu et désertique. La caméra suit sa marche et son cheminement dans des canyons à la photogénie stupéfiante. Le but de la route est de rejoindre un puits. Le seau improvisé remplit d’eau une jarre, que l’on croit destinée à l’héroïne, dans un chemin retour vers son point de départ. Mais la surprise est au rendez-vous…
Comme dans tous les “ ultra courts”, la chute est essentielle pour donner du corps au film. Et cette aventure d’à peine une minute remplit sa mission, qui lui a valu le Grand prix et le Prix de L’Extra court du dernier Mobile Film Festival, sur le thème de “Making Peace With Nature”. La paix naît ici de la sororité de la protagoniste avec les oiseaux alentours. L’eau leur est destinée, dans un geste altruiste et désintéressé.
Scénario Asghar Besharati
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La mort du cinéma, de Vincent Barrot, devant les projections de Compétition officielle et Coupez !
Dans une ancienne salle de cinéma délabrée, prête à fermer, la Cinémamecque, Jean-Luc Godard, Stanley Kubrick, Agnès Varda et d’autres cinéphiles assistent à la dernière séance de projection d’un film en pellicule, sur grand écran. Pour conjurer la mort du cinéma, les frères Bogdanoff imaginent un cinéma extraterrestre avec projection sur le grand écran de la voie lactée. La mort du cinéma serait-elle une mort joyeuse et une reconquête du temps et de l’espace ?
Un nouveau tome des aventures cinéphiles de la Cinémamecque, signées par l’homme-orchestre Vincent Barrot. Ce dernier écrit, réalise, anime, crée les modelages et les voix ! Un travail de titan, créé en stop-motion, soit l’animation en volumes, avec des images filmées plan par plan.
Plus d’une vingtaine de courts constituent le corpus de cet hommage au 7e art, avec des références en pagaille, des trouvailles et beaucoup d’humour ! On assiste ici à une réflexion chorale artistique qui touche finalement au cosmique : “Plus on pense cinéma, plus l’espace s’agrandit”. La salle se décolle de la Terre et part en orbite dans les étoiles, comme la maisonnette du film d’animation de Pixar, Là-haut, gagnait le ciel il ya une dizaine d’années.
Vincent Barrot aime les joyeux mélanges et mêle, dans sa galerie de marionnettes, les personnalités et les créatures légendaires. Nosferatu est en cabine, Dark Vador, Elephant Man et E.T. sont au sein de l’assistance. En animateur : le regretté Jean Douchet ; en commentateurs cosmiques : Igor et Grichka Bogdanoff ; en clin d’œil : Albert Einstein ! Et une ribambelle de cinéastes : Chaplin, Keaton, Ford, Renoir, Hitchcock, Satyajit Ray, Kubrick, Truffaut, Godard, Duras, Varda, Pialat, Carpenter, Lynch, Bigelow, Tarantino… Le cinéma n’est pas mort, loin de là !
Scénario Vincent Barrot Musique Olivier Orient Production Cinémamecque