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Publié le 01/07/2020 - Court-métrage

Du 1er au 7 juillet

My Generation et Le chat qui pleure, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 1er au 7 juillet 2020.

 

  • My Generation, de Ludovic Houplain, devant les projections de Be Natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché et Le Capital au XXIe siècle

D’une impasse à un futur hypothétique, un long travelling arrière sur une autoroute à six voies à bord d’un mystérieux véhicule qui traverse à contresens les grands fléaux de notre époque.

Ludovic Houplain, alias H5, est un habitué des prouesses artistiques et des films concepts. L’œuvre phare Logorama, qu’il avait cosignée avec François Alaux et Hervé de Crécy, avait reçu un Oscar en 2010 et le César du meilleur court métrage en 2011, reposant déjà sur un parcours à la richesse visuelle et sonore insensée. L’avalanche de données, marques, enseignes et logos reste la signature de l’auteur, et le reflet du monde contemporain soumis aux lois du marché, aux valeurs et aux cotations en bourse.

Ici, une vie actuelle est résumée par une savante construction alliant un travail d’animation sur ordinateur en 2D et en 3D. L’idée originale du court métrage vient de Mirwaïs, ex-membre du groupe Taxi Girl et musicien prisé de la scène internationale (pour ses propres compositions, comme pour ses collaborations, notamment avec Madonna). Ludovic Houplain a ensuite écrit le scénario et assuré le développement et la création artistique.

Le film démarre par un lent travelling arrière, qui ne s’arrêtera plus. Il dévoile au fur et à mesure les fléaux de l’époque, à travers un défilé enchaîné cernant l’existence d’une génération dont l’environnement est marqué par l’art, les marques, les écrans, les réseaux sociaux, la religion, le sport, la médication, le sexe et la pornographie, l’Amérique de Donald Trump, les valeurs en bourse et le pétrole.

Scénario Ludovic Houplain Musique Charles Tesnière


  • Le chat qui pleure, de Jean-Loup Felicioli & Alain Gagnol, devant les projections de Benni et Les parfums

Puni par sa mère, un garçon de dix ans qui déteste son petit frère est forcé de passer un après-midi avec un vieil homme inquiétant. Le garçon va recevoir une leçon de vie en découvrant le terrible secret du vieil homme.

On reconnaîtrait entre mille, avec leurs yeux en amandes et leurs aplats de couleurs souvent vives, le tracé des personnages des films du duo Felicioli-Gagnol, qui s’est solidement installé dans le paysage de l’animation française depuis le milieu des années 1990. Les aventures que ceux-ci se délectent de nous relater, depuis L’égoïste (1996) et jusqu’au récent Un plan d’enfer (2015), sont souvent noires et inquiétantes, parfois cruelles, souvent teintées d’un humour des plus grinçants.

Cette fois, c’est un gamin vouant son frère cadet aux pires desseins qui est mis en scène. Il voudrait même s’en débarrasser, ce qui n’est pas une mince affaire et sa mère doit réagir en conséquence, sollicitant donc un impressionnant “tonton” chargé de donner une bonne leçon à l’impudent. Et ce personnage volontiers luciférien file les chocottes, surtout qu’il a la voix de Philippe Nahon, le fameux boucher de Gaspar Noé, qui ne nous faisait pas tellement rigoler non plus… Avec le toujours impeccable apport musical de Serge Besset et cet art des ombres et lumières qui tutoie celui du clair-obscur, Le chat qui pleure est une nouvelle “master piece” à mettre à l’actif du fameux tandem de la constellation Folimage qui n’en finit pas de briller.

Scénario Alain Gagnol Musique Serge Besset Interprétation Philippe Nahon, Melvil Bert Production Folimage Studio

L’Extra Court