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Publié le 01/02/2023 - Musique

Du 1er au 7 février

Une bombe par hasard et La diplomatie de l’éclipse, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 1er au 7 février 2023.

La ville a été abandonnée par ses habitants qui redoutent l’explosion d’une machine infernale… Un vagabond survient qui n’est pas au courant de cet événement…

Jean-François Laguionie signait en 1969 ce troisième court métrage, après La demoiselle et le violoncelliste et L’arche de Noé. C’est le pionnier Paul Grimault (Le roi et l’oiseau) qui le produisit avec sa société tout simplement nommée… Les Films Paul Grimault ! Ce classique a redécouvrir a été restauré en 2019 par l’Agence du court métrage, sous la supervision de l’auteur, d’après les négatifs image et son d’origine.

Intéressant de voir à quel point cette aventure décapante emprunte au surréalisme comme au western. Sans parole, l’œuvre suit les pas d’un étranger qui débarque dans une ville isolée et désolée, suite à la fuite récente de sa population. Le vent souffle, les volets claquent, une poule picore, un robinet coule, un rocking-chair bascule, un disque vinyle tourne à vide… et l’inconnu se réapproprie la cité en malmenant l’ordre établi.

C’est une parabole taiseuse et décapante sur l’humanité, dont l’effet de masse ne réagit qu’à l’appât du gain et à la perte financière. La cupidité mènera le groupe à l’anéantissement, quand l’originalité de l’individu l’épargnera grâce à son instinct désintéressé. Ce saltimbanque, chef d’orchestre d’une joyeuse cacophonie, évoque les artistes, dans une esthétique évoquant à la foi Dali et Folon, ou l’univers de René Laloux.

Scénario Jean-François Laguionie Musique Pierre Alerand Production Synchronie Productions, Films Paul Grimault


À la fin de l’éclipse, l’humanité disparaîtra, tel est le message que la Lune et le Soleil nous ont envoyé. Le Conseil mondial décide d’envoyer son meilleur négociateur pour arrêter la Fin du monde.

Clémence Bailly, Sélim Lallaoui, César Luton, Axel Mechin et Achille Pasquier sont les cinq élèves du MoPa d’Arles, école internationale du cinéma d’animation, aux manettes de cette aventure animée en trois dimensions. Le film a été sonorisé avec une voix originale anglophone, au timbre grave, guttural et solennel. Une ambiance volontairement proférée, via le son, pour coller à l’ambiance apocalyptique.

Étonnante histoire que cette fin du monde programmée par le Soleil et la Lune, à laquelle les habitants de la Terre tentent de résister par des négociations. Mais comment jauger de ce qui est suffisant pour changer la décision des astres et le cours des choses cosmiques ? Ambition ultime qu’un émissaire a la charge inédite d’assurer… Avec la belle idée d’incarner les deux globes du jour et de la nuit par des silhouettes d’enfants.

Tout est possible avec l’animation et la science-fiction. Une alchimie dont ce court métrage est une nouvelle preuve lumineuse. Son flirt avec le conte est évident, sous forme de fable où un “innocent” n’a droit qu’à trois choix pour gagner le salut terrien. À méthode extrême réponse extrême : la violence tue l’innocence et la lumière disparaît. Une parabole limpide sur les dangers de l’obscurantisme.

Musique Titouan Gramain Production École Mopa

L’Extra Court