Les antilopes et Écrivaines publiques, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 19 au 25 octobre 2022.
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Les antilopes, de Maxime Martinot, devant les projections de Eo
Un jour, il y a 150 ans, des milliers d’antilopes se sont jetées ensemble dans la mer.
Monteur de ses propres courts métrages, tout comme de ceux de collègues cinéastes, Maxime Martinot use ici de l’art de l’assemblage des images. Les antilopes est un savant montage de prises de vues et de vidéos de drones, trouvées sur YouTube et sur Twitter. Elles suivent des antilopes dans divers lieux, climats et contextes de la planète, avant une incursion parisienne sur l’obélisque de la Concorde avec le Jardin des Tuileries en fond.
L’idée du film est née d’un texte de Marguerite Duras, publié dans le numéro des Cahiers du cinéma dont elle fut rédactrice en chef en juin 1980, et où elle met en mots la légende urbaine du suicide collectif de milliers d’antilopes en Afrique. L’influence de l’écrivaine et la réalité grandissante des drones pendant le confinement de 2020 ont mené le réalisateur à construire cet essai cinématographique singulier.
Les vues en plans larges se suivent, dans des plaines, dans la savane, en bord de mer, dans la neige. L’impression de découverte animalière se transforme progressivement en sensation de surveillance, avant l’apparition d’images de chasse et de massacre d’antilopes. L’image finale annonce la rébellion, le “non” au système généralisé. Un film politique.
Production Don Quichotte Films
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Écrivaines publiques, de Audrey Espinasse et Sami Lorentz, devant les projections de Reprise en main
Plongée dans une permanence d’écrivains publics au quartier de la Capsulerie de Bagnolet, l’un des plus denses d’Europe. Regards croisés sur les usagères en quête d’un avenir meilleur pour elle ou leur famille.
Le duo Audrey Espinasse et Sami Lorentz saisit avec frontalité et bienveillance la réalité d’un monde où l’altruisme mène la danse. Ils enchaînent les films en vrais stakhanovistes du cinéma, avec leur association de production la Toile blanche, qui capte notamment de nombreux visages de la Seine-Saint-Denis, et réunit passion du 7e art et militantisme.
La parole guide ici le récit et les images. Des échanges entre des femmes. Celles qui reçoivent, écoutent, assistent, et guident au mieux. Celles qui visitent, qui demandent, qui ont des besoins. Entre les deux, des regards, des rires, des interrogations, des incompréhensions. Le champ des possibles sous-tend chaque scène. Dans le face-à-face comme dans l’attente. En silence ou au son des aiguilles à tricoter.
C’est le quartier populaire et dense de la Capsulerie à Bagnolet qui abrite cette permanence d’écrivaines publiques. Le cinéma devient donc un témoignage du réel et un acte politique, en se faisant le relais de l’accompagnement sociétal et humain. En douceur et en toute conscience.
Scénario Audrey Espinasse, Sami Lorentz Interprétation Yasmina Sedrati, Malika Ait Nouri Production LaToileBlanche