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Publié le 19/08/2020 - Court-métrage

Du 19 au 25 août

1 mètre/heure et Carousel, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 19 au 25 août 2020.

 

  • 1 mètre/heure, de Nicolas Deveaux, devant les projections de Mignonnes et Belle fille

Pris dans notre temps d’humain, nous manquons l’incroyable. Au sein d’un aéroport, sur une aile d’avion, sous nos yeux, une troupe d’escargots exécute une magnifique chorégraphie patinée, jusque dans les airs !

Pour le petit monde du cinéma d’animation français, cet animal à la proverbiale lenteur évoque spontanément une œuvre majeure de René Laloux, le bien nommé et surréaliste Les escargots. Désormais, il faudra compter avec d’autres gastéropodes, tout en images de synthèses et d’un réalisme visuellement saisissant, conçus par Nicolas Deveaux.

Après les girafes funambules de 5 mètres 80, le réalisateur anime son bestiaire selon des chorégraphies de haute voltige inouïes, pour lesquelles il a d’ailleurs fait équipe avec un expert en la matière, Philippe Decouflé, capable de concevoir les mouvements de créatures numériques aussi harmonieusement que pour des danseurs de chair et d’os – par exemple ceux de son P’tit bal… Ses escargots sortiront ainsi sacrément de leur coquille, faisant un voyage aérien les emmenant bien plus loin que la Bourgogne et les comblant d’aise, si l’on en croit les arabesques qu’ils tracent baveusement sur l’aile de l’appareil qui les emmène… Le climat en altitude et les prédateurs éventuels menacent, mais l’aventure sera exaltante, prenant une dimension presque métaphysique. Vraiment, rien ne sert de courir, comme nous prévenait qui vous devinez…

Scénario Nicolas Deveaux Musique Pierre Lebourgeois Production Cube Creative Computer Company


  • Carousel, de Kal Weber, devant les projections de Le mariage de Rosa et Light Of My Life

Un homme transmet sa sagesse à une adolescente, avec des résultats inattendus.

Présenté en 2016 dans la section “Génération” du festival de Berlin, Carousel est réalisé par un acteur canadien s’étant dirigé vers l’écriture et la réalisation. Il s’appuie sur un dispositif des plus simples : deux personnages face à face dans une rue anonyme, cadrés en plan rapprochés. D’abord le plus âgé des deux, qui se lance dans une tirade au langage châtié, entreprenant visiblement de livrer à son interlocutrice, une jeune fille métisse, des enseignements pour la vie, qui l’aideront sans doute, pense-t-il…

La narration bascule alors qu’il lui demande de répéter ce qu’il a dit, requête absurde – croit-il même que cela soit possible ? – mais qui débouche sur un surprenant effet-miroir, la jeune fille se lançant à son tour dans le monologue et, avec sa propre diction et des intonations différentes, tire les larmes de son aîné, supposé plus expérimenté et aux allures de dur à cuire… Après quoi c’est le spectateur lui-même qui sera, par la grâce d’un regard-caméra désarmant, interpellé. Le film est aussi séduisant qu’énigmatique, métaphore de la transmission, du métier d’acteur ou même d’un lien familial, puisque c’est l’un des comédiens écossais du cultissime Trainspotting, Ewen Bremner, qui donne la réplique à sa propre fille de dix-sept ans.

Scénario Kal Weber Interprétation Ewen Bremmer, Rose Bremmer, Harmony Production Parlour Films Ltd

L’Extra Court