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Publié le 18/05/2022 - Court-métrage

Du 18 au 24 mai

Pacotille et Sous la glace, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 18 au 24 mai 2022.

  • Pacotille, de Éric Jameux, devant les projections de Don Juan et Babysitter

Thierry propose à Karine de monter dans sa voiture garée sur un parking. Le couple est en froid. En guise de réconciliation, Thierry offre à sa petite amie un pendentif sur lequel est gravée une sentence amoureuse… Contre toute attente, Karine interprète cette phrase de façon négative. La réconciliation se transforme peu à peu en malentendu puis en dispute.

Eric Jameux a fait le tour des festivals, jusqu’à une nomination aux César, avec ce duo impayable entre Karine, jeune femme à l’esprit cartésien, qui réagit au quart de tour, et Thierry, amoureux maladroit qui tente comme il peut de sauver les meubles. Au final, ce sont douze minutes de joute verbale et émotionnelle, dans le huis-clos de l’avant d’une voiture, ponctué par des plans larges et extérieurs en début et fin de film.

Situé sur le quai d’une zone portuaire de ville du Nord, l’aventure se passe en 1983, comme l’annoncent les vignettes collées sur le pare-brise de la bagnole sport. Le réalisateur distille le titre culte de Patrick Coutin J’aime regarder les filles, datant de 1981, qui succède au Printemps Allegro des Quatre saisons de Vivaldi, et le look des personnages en blouson de cuir et vinyle joue la carte rock du moment.

Un savoureux quiproquo mène la danse, et fonctionne par effet boule de neige, dès l’arrivée du garçon, que sa dulcinée se rappelle avoir vu en compagnie d’une autre. L’effet comique, mais dramatique pour les personnages, naît du pendentif en forme de cœur gravé du dicton « Plus qu’hier / Moins que demain ». Judicieuse idée d’avoir transformé une déclaration d’amour en motif de dispute fatale.

Scénario Éric Jameux Musique Antonio Vivaldi, Patrick Coutin Interprétation Sophie Quinton, Christophe Giordano Production Lazennec tout court, Lazennec Tout Court


  • Sous la glace, de Milan Baulard, Ismaïl Berrahma et Flore Dupont, devant les projections de Frère et sœur, Nitram et Utama : la terre oubliée

Sur un lac, un héron pêche alors que l’hiver s’installe.

Voici une nouvelle découverte tout droit sortie de l’école des nouvelles images d’Avignon. C’est cette fois un sextette qui est aux commandes, avec Milan Baulard, Ismaïl Berrahma, Flore Dupont, Laurie Estampes, Quentin Nory et Hugo Potin. Les merveilles techniques et artistiques de ces six minutes animées ont notamment mené le groupe au prestigieux Festival d’Annecy en 2020.

Sans paroles, le film se concentre sur les facéties d’un héron en quête de victuailles, au gré des saisons. Sa nourriture se résumant ici au poisson, ses proies se trouvent donc dans l’eau. Chose facile en saison chaude et tempérée, mais ardue en période de gel. L’oiseau affamé en devient obsessionnel, dans sa course au butin alimentaire virevoltant de nage libre sous la surface congelée.

L’humour fait rage dans cette somptueuse recréation de la nature. Le volatile incarne tous les héros drolatiques, rivalisant de malice pour parvenir à leur fin, et bientôt pris au piège de leur lubie. Végétation, ciels, flots, tout est croqué avec soin et précision. Le traitement des couleurs et des teintes est digne de tableaux picturaux, de la chute des feuilles aux profondeurs gelées.

Scénario Milan Baulard, Flore Dupont, Laurie Estampes Production Ecole des Nouvelles Images

L’Extra Court