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Publié le 16/09/2020 - Court-métrage

Du 16 au 22 septembre

Walking on the Wild Side et Parfum fraise, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 16 au 22 septembre 2020.

 

  • Walking on the Wild Side, d’Abel et Gordon, devant les projections de Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait et Antoinette dans les Cévennes

Un matin, un célibataire timide entre en collision avec une grande rousse. C’est le coup de foudre. Comment revoir cette femme que le destin a mise sur sa route ?

Alors que leur quatrième long métrage, Paris pieds nus, débarque dans les salles au printemps 2017, voir ou revoir Walking on the Wild Side de Dominique Abel et Fiona Gordon illustre la constance de leur art burlesque et poétique assez unique. Ces lunaires acteurs, réalisateurs et clowns francophones – lui est belge, elle est canadienne – jouent sur un humour très visuel et physique, où le corps, les mouvements, les chutes et les collisions se succèdent sur un rythme précis et d’une efficacité diabolique. Ce court métrage s’appuie sur l’indémodable principe du quiproquo, le héros masculin croisant dans un quartier chaud de la ville une jeune femme qui le charme illico et dont il pense qu’elle vend ses charmes, alors qu’elle fait simplement le ménage des “loges” à vitrines emblématiques de la prostitution dans les Flandres. Le comique monte d’un cran lorsque l’amoureux transi se rend compte de sa méprise et tente de rattraper le coup alors qu’il est nu comme un ver et doit le cacher fissa ! Évitant d’un bout à l’autre l’écueil de la trivialité, le duo, d’une touchante gaucherie, posait là la première pierre d’une œuvre toujours cohérente et riche de surprises.
Scénario Dominique Abel, Fiona Gordon Musique David Goffin Interprétation Frédéric Meert, Dominique Abel, Fiona Gordon Production Courage mon amour


  • Parfum fraise, de Alix Arrault, Martin Hurmane et Jules Rigolle, devant les projections de La daronne, Dans un jardin qu’on dirait éternel et Petit pays

Makoto met tout en œuvre pour être un père exemplaire avec son fils Kazuki. En dépit de tous ses efforts, la violence de son passé le hante, et il n’a d’autre choix que de s’y confronter, malgré la présence de son fils à qui il avait jusque-là, toujours tout caché.

L’excellente école française d’animation va régulièrement se dépayser en se confrontant à des cultures lointaines, souvent prometteuses de références picturales et cinématographiques très riches. Avec Parfum fraise, un quatuor d’étudiants des Gobelins a ainsi laissé vagabonder son imagination, pour un film de fin d’études de la “promo” 2017, du côté du Japon, un cap incontournable pour les amateurs d’animation. Mais derrière le titre acidulé et “kawaï”, leur film est âpre et violent, mettant en scène un père se voulant modèle envers son petit garçon orphelin de mère, mais dont le passé resurgit d’un coup, comme une inéluctable dette à payer. Ce Makoto ayant été impliqué dans de sombres affaires mafieuses semble sorti d’un film de Takeshi Kitano, référence qui s’enracine encore avec le motif de l’enfant, adorable et innocent, à élever en solo après que la mort d’une douce épouse n’ait ouvert une cicatrice impossible à refermer pour le héros, porteur d’un lourd poids de culpabilité.

Et à la richesse thématique – mythologique, même – du scénario répond une ambition esthétique jouant des teintes de néons rosées de la mégapole asiatique ou des pluies diluviennes qui s’y abattent. L’écrin est parfait pour amener ce gosse de Tokyo, fan de super héros, à découvrir l’identité réelle de cette figure paternelle qu’il n’imaginait guère agir comme les circonstances le lui imposent. Mon père, cet inconnu…

Scénario Alix Arrault, Martin Hurmane, Jules Rigolle Musique Etienne Chouzier, Antoine Duchêne Interprétation Kengo Saito, Satoko Brondeau Production Gobelins, l’école de l’image

L’Extra Court