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16/08/2023 - Court-métrage

Du 16 au 22 août

Réincarnés et Mondo Domino, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 16 au 22 août 2023.

Parmi les places vides d’un parking désert, le néon d’un food truck brille au coeur de la nuit. Accoudés dans le froid, deux hommes attendent leur commande. Ils ne le savent pas encore mais leur vie est sur le point de chavirer.

Prix de la photographie au Nikon Film Festival 2023, Réincarnés faisait partie des finalistes de la cuvée de cette année, qui avait pour thème le nombre 13. 13 apparaît ici via le nom du foodtruck qui sert de décor à la rencontre des deux protagonistes. Il est en effet un véritable jeu de mots, qui se compose de deux éléments : « Treize amoureux ». Un coup de chance en forme de coup de poker du destin.

Les deux réalisateurs sont deux jeunes acteurs : Hugo Brunswick et Camille Charbeau. Le premier est également producteur de l’aventure, et le second, scénariste et interprète principal, face à Paul-Antoine Chenoz. Le duo singe la romance du Titanic de James Cameron, pour illustrer les retrouvailles nocturnes et imprévues de deux ex amoureux sur un parking désert, autour d’une commande alimentaire.

Les références au triomphe planétaire font leur effet, du pastiche des véritables scènes du film au pendentif en coeur bleu suspendu à un rétroviseur. Les amants mythiques retrouvent donc vie, et l’histoire d’amour enfouie rejaillit, dans un savoureux twist homosexuel, où les clichés sont inversés. Madame hurle au volant pour que monsieur ramène la bouffe, et Monsieur est envahi par ses sentiments pour un autre homme.

Scénario Camille Charbeau Interprétation Camille Charbeau, Paul Antoine Chenoz, Damien Witecka Production Nuits Bleues


Dans un vacarme de tronçonneuses assourdissant, des bûcherons fredonnent gaiement en abattant des arbres destinés à servir de décor pour un défilé de mode. Une satire cartoonesque contemporaine, sous forme de tragi-comédie musicale d’action burlesque, nous entraîne alors dans un délirant tourbillon de réactions en chaîne toutes aussi chaotiques que grotesques…

Les six minutes et quelques de Mondo domino brillent par leur sens visionnaire, via la fantaisie apparente de la technique du dessin en animation 2D. Suki a opté pour le jaune et le rose, agrémentés de noir, pour composer la palette chromatique de cette fable sans appel. L’aspect cartoonesque et délirant des images et des sons ne fait que résonner plus fort le propos corrosif.

L’abattage initial, bruyant et intensif d’arbres pour peupler un défilé de mode dans la capitale va agir par effet-papillon comme catastrophe locale, puis nationale, puis mondiale, puis spatiale. Ancré dans les dérives et contradictions environnementales et écologiques, l’œuvre dépeint le comportement collectif au vitriol. Il y a un esprit punk dans cette course fatale vers le no future.

Le Boléro de Ravel rythme tout le film, depuis le tronçonnage des bûcherons qui sifflent en travaillant, jusqu’à la collision finale. L’esprit musical signifie l’avancée, et annonce la progression irrémédiable du désastre en chaîne. On reconnait dans le créateur de mode un ersatz de Karl Lagerfeld, puis cinq chefs d’État prêts à appuyer sur le détonateur atomique…

Scénario Suki, Stéphane Debureau Musique Jean-Philippe Gréau Production Utopi

L’Extra Court

  • En plus : du 28 juin au 29 août, découvrez avant chaque séance des 100 ans de Warner Bros. un court métrage des Looney Tunes !