#NightOut et La révolution des crabes, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 15 au 21 juin 2022.
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#NightOut, de Clarke, Clarke, devant les projections de Sweat
Avant de partir en soirée, Clara poste une photo d’elle sur les réseaux. Sans s’attendre aux conséquences de sa publication.
#Nightout est né dans le cadre du Nikon Film Festival et de ses nombreuses découvertes, ultra courtes et sur un thème proposé. Les frangins Elliot et Valentin Clarke ont écrit et réalisé cette aventure jouée par leur sœur cadette Clara. Une création familiale et dynamique, où cette fratrie s’est unie pour raconter un peu du monde actuel, à travers une balade en forme de métaphore.
Le récit traite du cyberharcèlement et du déchaînement possiblement instantané, à l’œuvre sur les réseaux sociaux. Un selfie basique de la jeune héroïne, pris et posté au sortir de chez elle avant de rejoindre une soirée, ouvre les vannes d’une série de commentaires progressivement déchaînés. Ils illustrent toutes les intentions humaines, de la plus positive à la plus négative.
La bonne idée du film est de mettre en scène, tel un ballet physique, l’apparition successive des commentateurs et commentatrices du cliché twitté. Alors que la protagoniste avance dans la rue vers son rendez-vous, ses “followers” la suivent littéralement, se rapprochant d’elle pour lui verbaliser leurs commentaires respectifs jusqu’à l’étouffer par leur violence virtuelle, avant qu’elle ne stoppe le lynchage en supprimant sa photo légendée.
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La révolution des crabes, d’Arthur de Pins, devant les projections de Incroyable mais vrai et Le chemin du bonheur
Réalisé il y a presque quinze ans grâce à un outil informatique tout simple, le logiciel Flash, La révolution des crabes n’a pas pris la moindre ride depuis son parcours triomphal dans les festivals au milieu des années 2000 (recevant, entre autres, le Prix du public à Annecy et à Ottawa. Il conserve toute sa drôlerie, s’appuyant sur un texte en voix off des plus percutants et une utilisation optimale de la musique (signée du regretté Gérard Calvi), dans un beau noir et blanc contrasté servant d’écran à quelques plans à la composition d’une picturalité parfois inattendue.
Il y a évidemment un côté d’absurdité existentielle proche de celle des Shadoks, les pachygrapsus marmoratus n’ayant, dans leur incommensurable bêtise, jamais essayé de tourner, jusqu’à ce qu’un rebelle réfléchisse enfin sur cette si ingrate condition… Il est possible de filer une telle métaphore à l’infini, y compris de manière anthropomorphique. Depuis, l’ancien pensionnaire de l’Ensad a largement imposé son – authentique – patronyme, notamment grâce à un premier long métrage coréalisé avec Alexis Ducord en 2017 : Zombillénium.
Scénario Arthur de Pins Musique Gérard Calvi Production Metronomic