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Publié le 15/12/2021 - Court-métrage

Du 15 au 21 décembre

A Heap of Trouble et Je vais là-bas aussi, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 15 au 21 décembre 2021.

  • A Heap of Trouble, de Steve Sullivan, devant les projections de Bad Luck Banging or Loony Porn

Un vent de folie flotte sur une petite ville du Pays de Galles. Sept hommes paradent, nus et en chantant, puis un huitième, puis un neuvième. La chanson agit comme un sort et convie les habitants à ce défilé inhabituel.

Le nonsense britannique est infatigable et c’est sur un postulat que n’auraient pas renié jadis les Monty Python que s’appuie ce très court film gallois qui fut en son temps sélectionné à Cannes, dans le cadre de la Semaine de la critique.

Sa drôlerie tient évidemment à l’opposition entre le cadre immédiatement posé, celui d’une rue tranquille bordée de pavillons, où les enfants jouent et où le marchand de glaces est attendu, et l’irruption impromptue d’un chœur de joyeux lurons s’époumonant dans le plus simple appareil et d’un pas décidé… Leur frontale indécence sème la panique au sein de la petite communauté, d’autant que leur liberté naturellement revendiquée s’avère être contagieuse, les rangs des chanteurs à poil suscitant d’irrépressibles envies d’en être ! C’est délicieusement absurde et, les manifestants étant plus proches des ouvriers de The Full Monty que de chippendales bodybuildés, c’est finalement un parfum de défiance des interdits sociaux qui est distillé : le naturisme comme libération !

Interprétation

Scénario Steve Sullivan Musique Martin Ward Interprétation Andrew Schofield, Kathryn Dimery, Ceri Tudno, Jo Price, Paul Dean Taylor Production Tumble Hill Production


  • Je vais là-bas aussi, de Antoine Cuevas devant les projections de La panthère des neiges

Un homme et ses chiens traversent la montagne. Arrivés sur les hauteurs d’un plateau, ils font escale dans un refuge. Durant la nuit, d’autres hommes viendront s’y abriter.

Les traversées qui sont au cœur des déplacements de population nourrissent de nombreuses fictions. Ici, la montagne enneigée sert de décor au périple humain que trois migrants empruntent, en gagnant au petit matin un refuge à flanc de montagne. Le réalisateur a choisi les reliefs alpins de l’Isère pour tourner ce court métrage humaniste, éloge taiseux de la fraternité. Une fresque à l’os et protégée par les nappes blanches.

Les craquements du plancher en bois, des bûches dans le poêle, les crissements des pas sur la neige, les glissements des sacs, les aboiements des chiens, le souffle du vent, les déglutitions des boissons chaudes : chaque son importe. Autant de détails qui racontent la rudesse du climat saisonnier et la simplicité de la situation. Le jour et la nuit s’enchaînent, et l’aîné des autochtones veille sur les plus jeunes, encore sans visage, car toujours alités.

Antoine Cuevas contourne le sensationnel de la course-poursuite et de l’altercation avec la police. Seule une voiture de patrouille, au loin, évoque la menace du contrôle. Un geste de salut à distance suffit à clore l’éventuel contrôle. Le film peut ainsi jouer la carte de la fresque filmée en scope et construite par chapitres. Un beau récit sur l’altruisme, ponctué d’une seule phrase prononcée : celle du titre.

Scénario Antoine Cuevas Interprétation Alain Manac’h, Youssou Sow Diop Production G.R.E.C.

L’Extra Court