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Publié le 14/07/2021 - Court-métrage

Du 14 au 20 juillet

Carlotta’s Face et Parfum fraise, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 14 au 20 juillet 2021.

 

  • Carlotta’s Face, de Frédéric Schuld et Valentin Riedl, devant les projections de Bergman Island et Kuessipan

Carlotta est incapable de reconnaître un visage, une maladie que tout le monde ignorait quand elle était enfant.

La technique d’animation en dessin du court métrage permet l’allégorie par l’image, le long de décors mouvants, qui illustrent les propos de Carlotta. Intervenant en voix-off, celle-ci est transformée sur l’écran en un petit personnage burlesque à la chevelure rouge. L’héroïne-titre est atteinte de prosopagnosie, qui consiste en un trouble de la reconnaissance des visages, rendant difficile ou impossible l’identification des personnes, même les plus proches ou soi-même. Inventive et maligne, elle use de subterfuges pour y parvenir.

Ainsi, elle se peint en couleurs vives pour s’identifier, ce qui lui fait déclarer : « Aucun rapport avec ce que je vois dans le miroir. Je ne sais jamais qui j’y vois. Mais là ça vient de moi. Je suis sûre que c’est moi. ». Au moment du film, elle a déjà effectué 1432 autoportraits. Le film est coécrit, coréalisé et co-monté par le neuroscientifique et réalisateur Valentin Riedl, et par le réalisateur spécialisé en animation Frederic Schuld. L’œuvre a servi de prémisse au long métrage documentaire en prises de vue réelle Lost in Face, portrait de Carlotta qu’ils ont également coécrit, que Riedl a réalisé, et qui a démarré sa tournée des festivals début 2020.

Scénario Frédéric Schuld, Valentin Riedl Production FabianFred


  • Parfum fraise, de Alix Arrault, Martin Hurmane et Jules Rigolle devant les projections de Le soupir des vagues

Makoto met tout en œuvre pour être un père exemplaire avec son fils Kazuki. En dépit de tous ses efforts, la violence de son passé le hante, et il n’a d’autre choix que de s’y confronter, malgré la présence de son fils à qui il avait jusque-là, toujours tout caché.

L’excellente école française d’animation va régulièrement se dépayser en se confrontant à des cultures lointaines, souvent prometteuses de références picturales et cinématographiques très riches. Avec Parfum fraise, un quatuor d’étudiants des Gobelins a ainsi laissé vagabonder son imagination, pour un film de fin d’études de la “promo” 2017, du côté du Japon, un cap incontournable pour les amateurs d’animation. Mais derrière le titre acidulé et “kawaï”, leur film est âpre et violent, mettant en scène un père se voulant modèle envers son petit garçon orphelin de mère, mais dont le passé resurgit d’un coup, comme une inéluctable dette à payer.

Ce Makoto ayant été impliqué dans de sombres affaires mafieuses semble sorti d’un film de Takeshi Kitano, référence qui s’enracine encore avec le motif de l’enfant, adorable et innocent, à élever en solo après que la mort d’une douce épouse n’ait ouvert une cicatrice imossible à refermer pour le héros, porteur d’un lourd poids de culpabilité. Et à la richesse thématique – mythologique, même – du scénario répond une ambition esthétique jouant des teintes de néons rosées de la mégapole asiatique ou des pluies diluviennes qui s’y abattent. L’écrin est parfait pour amener ce gosse de Tokyo, fan de super héros, à découvrir l’identité réelle de cette figure paternelle qu’il n’imaginait guère agir comme les circonstances le lui imposent. Mon père, cet inconnu…

Scénario Alix Arrault, Martin Hurmane, Jules Rigolle Musique Etienne Chouzier, Antoine Duchêne Interprétation Kengo Saito, Satoko Brondeau Production Gobelins, l’école de l’image

L’Extra Court