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Publié le 13/07/2022 - Court-métrage

Du 13 au 19 juillet

Fuck les gars et Atash (La soif), deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 13 au 19 juillet 2022.

  • Fuck les gars, de Anthony Coveney, devant les projections de Rifkin’s Festival et La Nuit du 12

Tous les élèves de sixième retirent leur manteau de leur casier. Un papier circule discrètement entre les enfants, jusqu’à Anaïs. Elle l’ouvre et découvre qu’il s’agit d’un message de Laurier. Couteau dans le cœur, rage dans les yeux, elle se précipite sur lui et le gifle au visage. Le premier chagrin, ça frappe !

Le jeune réalisateur canadien Anthony Coveney est un habitué du format court et du visuel. Il a signé de nombreux clips pour les artistes Zen Bamboo, Les Louanges ou Simon Kearney. Outre ses créations autour de la musique, il a aussi mené à bien des fictions courtes de cinéma, dont ce délirant “teen movie”, revisitant les figures imposées du genre en les dynamitant.

L’école est l’unique décor de cette aventure colorée. Tous les lieux et contextes sont là : salle de classe, casiers dans les couloirs, bureau du directeur, cantine, salle de sport, séance photos. L’enjeu peut donc s’y déployer. Anaïs subit une rupture par mot laconique (“Je casse”, accompagné d’un smiley triste), écrit à la va-vite sur un bout de papier, transmis par une chaîne d’élèves. Puis elle se rebelle…

La révolte se propage et la protagoniste va au conflit dans chaque situation, pour mieux imprimer sa colère envers la lâcheté masculine. “Fuck les gars” devient son crédo et l’opposition son mode de relation à l’autre. Les montages cut et les situations à répétition créent une drôlerie dévastatrice, jusqu’à ce qu’elle trouve une complicité réconfortante avec un camarade de poterie.

Scénario Anthony Coveney Production Université du Québec à Montréal


  • Atash (La soif), de Asghar Besharati, devant les projections de Les nuits de Mashhad

Dans un environnement sec et aride, une femme masquée aide les oiseaux.

Avec Atash, soit Thirst, donc Soif, l’Iranien Asghar Besharati plante en quelques secondes un décor et raconte un monde. Ce quadragénaire, photographe autodidacte et devenu réalisateur documentaire, a le don pour saisir les détails et les beautés environnantes. Il les célèbre par ses cadres précis et par sa mise en lumière de situations simples, mais saisissantes quand l’œil et l’attention s’y arrêtent.

Le sol fissuré d’aridité craque sous les pas d’une femme qui traverse un paysage nu et désertique. La caméra suit sa marche et son cheminement dans des canyons à la photogénie stupéfiante. Le but de la route est de rejoindre un puits. Le seau improvisé remplit d’eau une jarre, que l’on croit destinée à l’héroïne, dans un chemin retour vers son point de départ. Mais la surprise est au rendez-vous…

Comme dans tous les “ ultra courts”, la chute est essentielle pour donner du corps au film. Et cette aventure d’à peine une minute remplit sa mission, qui lui a valu le Grand prix et le Prix de L’Extra court du dernier Mobile Film Festival, sur le thème de “Making Peace With Nature”. La paix naît ici de la sororité de la protagoniste avec les oiseaux alentours. L’eau leur est destinée, dans un geste altruiste et désintéressé.

Scénario Asghar Besharati

L’Extra Court