Vous avez un match et Memory of Water, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 13 au 19 décembre 2023.
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Vous avez un match, de Benjamin Ifrah, devant les projections de Leningrad Cowboys go America et Les trois Mousquetaires : Milady
Pierre-Louis s’est inscrit sur l’application “Puncher” pour rencontrer des adversaires de bagarre. Ce soir, il a rendez-vous avec un certain Christian, mais il est nerveux : c’est sa première baston. Sera-t-il à la hauteur ?
Avec Vous avez un match, Benjamin Ifrah s’amuse à concocter une comédie qui parodie les rencontres via applications et sites florissant depuis quelques années. Le contact habituel visant la connivence sentimentale ou le rapport sexuel est transféré ici sur la recherche d’un partenaire de bagarre. Une quête de satisfaction par les coups, comme dans le film culte signé David Fincher, Fight Club.
L’appli “Puncher” met donc en contact deux hommes, un soir, dans une ruelle isolée et propice à la castagne. Mais très vite, le scénario bascule avec malice et efficacité sur le dérèglement. L’hésitation humaine introduit le doute dans l’affrontement programmé. Chacun des deux “bagarreurs” se livre et ouvre son intimité, quand le but premier était l’efficacité musclée, point barre.
Les métaphores sexuelles s’enchaînent pour servir la drôlerie, de l’évocation d’un plan à trois à l’utilisation d’un concombre, de la panne érectile à l’hypocrisie de la performance égotique. Une joyeuse mise en abyme du cinéma est aussi présente, à travers un faux cocard que le héros s’est dessiné à un œil et avec la citation de films d’action “bourrins” interprétés par Chuck Norris. Savoureux !
Scénario Benjamin Ifrah Interprétation Thomas de Pourquery, Maxime Teodorescu, Benjamin Veyres
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Memory of Water, de Sarah Berra, Patricia Dupuy et Diego Maggiore, devant les projections de Past lives – nos vies d’avant et Soudain seuls
Une astronaute s’écrase sur une planète aride et déserte. Alors qu’elle tente de survivre, elle découvre la vraie nature de ses ancêtres.
Une histoire d’eau et de sécheresse avec cette pépite animée tout droit sortie de l’école MoPA d’Arles, promotion 2021. Faisant suite aux nombreux talents issus de ses bancs, Sarah Berra, Patricia Dupuy, Diego Maggiore, Akshat Sinha et Baptiste Tassin forment le club des cinq cerveaux créateurs de cette aventure de six minutes, née en images en 3D assistées par ordinateur.
Quand le récit démarre, on pense à Gravity d’Alfonso Cuarón. Le visage d’une femme filmée en gros plan, dans son casque d’astronaute, ouvre le film. Mais non, ce n’est pas Sandra Bullock qui apparaît, mais bien une “pure” création ! Une héroïne des temps futurs, seule dans un monde dépeuplé. Un paysage dominé par l’aridité. Un désert de dunes, de sable et de sel. Un monde sans eau.
La poésie la plus bouleversante contamine progressivement les images et les sons, car la terre s’est intégralement desséchée. La parabole futuriste se nourrit du réchauffement climatique bien présent. Les océans ont disparu. La faune et la flore aussi. La planète bleue est devenue un globe brûlant. Seuls les souvenirs font surgir la magie des flots, de la fluidité et des mammifères marins.
Production École Mopa