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12/04/2023 - Court-métrage

Du 12 au 18 avril

La neige incertaine et Les Indes galantes, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 12 au 18 avril 2023.

À l’affût de l’ours polaire en Arctique, une photographe animalière réalise qu’elle cherche à rattraper plus qu’un cliché raté.

Encore une nouvelle pépite animée, tout droit sortie de l’école de l’image parisienne des Gobelins. Le quintet aux manettes de cette découverte de près de sept minutes est composé de Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez, Gwendoline Legendre et Romane Tisseau. Ce “club des cinq” a œuvré dans le dessin en 2D, a contrario de nombreuses œuvres profitant des technologies de la 3D.

Le dessin est simple, mais fin. Et vibrant, terriblement vibrant, car mis au service d’une histoire qui célèbre un lien étroit entre passé et présent, entre réminiscence et concrétude. La photographe protagoniste, Hélène, est au cœur d’un montage alterné d’images de sa mission de reportage animalier, en plein Arctique, et de sa relation amoureuse enfuie.

Le travail au son est précieux. Souffle du blizzard, crissement de la neige, chuintement du talkie-walkie, clics de l’appareil photo et respiration de l’héroïne sont autant d’éléments qui happent l’attention, dans cette immersion entre chaud et froid. Et quelle poésie de lier une nappe poudreuse à un drap, et le rouge d’une fumée de détresse à celui d’une pièce de développement photo !

Scénario Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez Production Gobelins, l’école de l’image


Le “krump” est une danse née dans les ghettos noirs de Los Angeles après les émeutes de 1995. Clément Cogitore, à travers cette performance filmée sur le plateau de l’Opéra Bastille, crée une “battle” entre la culture urbaine et la musique de Rameau.

À la fois cinéaste et artiste contemporain, Clément Cogitore ne cesse de surprendre, relevant des défis à chaque fois très différents, depuis un premier long métrage de fiction tourné aux confins de l’Afghanistan en guerre (Ni le ciel ni la terre, 2015) à un moyen métrage documentaire entraînant dans un coin perdu de Sibérie (Braguino, 2017). Les Indes galantes est sa réponse à une carte blanche offerte par 3e Scène, l’espace numérique de l’Opéra de Paris, pour réunir en un maelström de musique, de danse et d’émotion deux époques et deux styles artistiques éloignés. La musique de l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau, composé en 1735, rencontre l’une des formes d’expression les plus dynamiques de la danse de rue contemporaine, le “krump”.

Dépassant de très haut la simple captation, le film repose sur une mise en scène sophistiquée, alternant moments d’improvisation chorégraphique et mouvements dûment répétés en amont, pour un crescendo intense et galvanisant, d’une stupéfiante beauté formelle. Le public du plus grand festival de courts métrages au monde, celui de Clermont-Ferrand, ne s’y est pas trompé, lui attribuant son Prix en février 2018.

Scénario Clément Cogitore Musique Jean-Philippe Rameau Interprétation Madrootz/Monsta Ny Madness, Real Underground/X2 Buck, Strange Bangers Production Les Films Pelléas

L’Extra Court