Le petit dragon et We Are Become Death, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 11 au 17 août 2021.
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Le petit dragon, de Bruno Collet, devant les projections de OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire
Trente-cinq ans après la mort de Bruce Lee, son âme se réincarne dans le corps d’une petite poupée à son effigie. Avec assurance, le jouet en caoutchouc part à la découverte du monde hors d’échelle qui l’entoure.
Avant Mémorable et Son Indochine, Bruno Collet avait réalisé Le petit dragon , qui fait partie d’une collection de films d’animation initiés par sa fidèle société de production Vivement lundi ! autour d’acteurs mythiques. Il y eut d’abord Calypso is Like so avec Robert Mitchum, puis vint Le petit dragon et c’est Bruce Lee qui devient le héros d’un film d’animation jubilatoire. Outre les clins d’œil et l’humour omniprésents, l’utilisation de la marionnette et de l’animation en volumes est ici diégétiquement justifiée par une fine réflexion sur le cinéma d’animation et sur les avatars. De la marionnette seventies vintage au double altéré, modernisé, du jeu vidéo, c’est bien, aussi, les possibles interrogations d’un cinéaste-artisan à l’ancienne face aux nouvelles technologies que le film travaille…
Scénario Bruno Collet Interprétation Bastien Colin Production Vivement lundi !
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We Are Become Death, de Jean-Gabriel Périot devant les projections de Rouge
Nous savions que le monde ne serait plus le même. Certains rigolaient. D’autres pleuraient. La plupart restaient silencieux.
Belle étape du parcours prolifique de Jean-Gabriel Périot, qui a les honneurs de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en ce mois de juillet 2021 avec son nouveau long métrage documentaire, Retour à Reims (fragments), d’après l’essai autobiographique du philosophe Didier Éribon. Auparavant, ce court métrage détonant de 2014 racontait, en quatre minutes, la vie sur terre et l’humanité, de sa diversité à sa monstruosité.
L’auteur joue judicieusement du montage et du split-screen pour raconter notre globe. La planète bleue, la nature, les éléments, les paysages divers, les climats, les animaux, les espèces, les humains, les expressions, les situations, les âges, l’individu, le collectif, la catastrophe, l’explosion nucléaire, le champignon atomique. Un tour de force de construction narrative, pour signifier les dérives désastreuses de l’intelligence humanoïde.
L’apparition finale du physicien étasunien Robert Oppenheimer (1904-1967), père de la bombe atomique, sonne comme une conclusion prophétique. L’apocalypse a lieu en direct, et son créateur la commente en 1948, effaré par l’horreur découlant de son œuvre, en reprenant les mots du texte hindou du Bhagavad-Gita, extrait du Mahabharata, qui constate notamment : “Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes”.
Production Local films