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10/04/2024 - Court-métrage

Du 10 au 16 avril

PLSTC et Katvoman, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 10 au 16 avril 2024.

Bienvenue dans le monde de PLSTC, une dystopie sous-marine qui vous plonge dans l’inquiétante réalité de la pollution plastique de nos océans. À travers une série d’images générées par IA et composées à la main, ce film d’animation vous confronte aux conséquences dévastatrices de nos habitudes sur la vie marine.

En ajoutant des voyelles aux consonnes du titre, le maître-mot de l’aventure se révèle : PLASTIC. Oui, le plastique est le centre de ce très court court métrage, où il est question du saccage aquatique engendré par la consommation de l’Homme. Fable écologique engagée et constat amer au programme. L’ennemi de la nature est partout, et se greffe sur chaque élément marin.

La construction par enchaînement de vignettes permet à toute la faune et à toute la flore de passer à l’image. Tel un album de la dévastation, les espèces petites et grandes défilent, chacune salement ornée de sac et matière dérivés du pétrole. L’effet est presque clipesque, voir stroboscopique, grâce à la vitesse de rotation. On assiste à une sorte de ballet macabre, accompagné de sons sous-marins.

L’animation est précise et la composition par tableaux est rudement efficace. La pollution enserre des crabes, coquillages, étoiles de mer, requins, dauphins, baleines, ours, oiseaux, végétaux, jusqu’à des squelettes et arrêtes. L’accumulation crée un ressenti d’étouffement, que les couleurs ravivent pourtant d’une tonalité presque pop. La dystopie vire à la fable aux accents prophétiques.

Production Autour de minuit


Une mère et son fils jouent au jeu Catwoman-Batman avant que le père ne rentre. Pendant ce temps, des bruits et des cris se font entendre de la porte d’à côté ; il semble que qu’un homme ait blessé sa femme. Il est temps pour le père de jouer un rôle dans le jeu avant que le fils ne découvre ce qu’il a fait.

Le monteur iranien Hadi Sheibani passe à la réalisation avec Katvoman, plaidoyer sans appel contre les violences faites aux femmes, y compris conjugales. Dans une société corsetée par l’écrasement du féminin – et dans un monde patriarcal de domination, marqué par les féminicides –, le cinéaste frappe de manière forte.

De l’intérieur, il pénètre dans l’intimité d’un appartement pour mieux raconter au plus près de sa protagoniste. La symbolique de la super-héroïne fonctionne parfaitement pour témoigner de la dichotomie entre élargissement de la parole, depuis #MeToo, et effroyable fatalité de la violence quotidienne. Le masque attise le regard, mais dissimule aussi ce qu’il peut cacher : un visage, une peau, une marque, un coup. Si Catwoman est connue pour sortir ses griffes, ici elle se montre et cache autre chose.

La bonne idée du récit est de mettre en relief une violence domestique par la présence sonore envahissante d’une autre violence en cours dans l’appartement mitoyen. Les contradictions explosent et n’en révèlent que plus fortement l’âpre réalité chez soi. Du jeu initial avec l’enfant, on passe à la révélation finale sans équivoque. Tout n’est pas un jeu, même quand on essaie de préserver un enfant…

Scénario Hadi Sheibani Interprétation Amir Ahmad Sadeghzadeh, Esmaeil Ghasemi, Sepideh Mozaheb

L’Extra Court