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Publié le 22/07/2020 - Musique

ARNO – Santeboutique

Santeboutique, le dernier album d’Arno est en écoute au Cinéma Atlantic du 22 juillet au 4 août 2020.

  • Arno avance sans fard, comme à son habitude, tel un chanteur de charme raté qui résiste à la nostalgie, dans un sourire triste.

Il suffit d’appuyer sur le bouton « Lecture » afin d’écouter Santeboutique, son nouvel album, pour se dire que, pour Arno, l’Auto-Tune n’est pas pour tout de suite. Sa voix pur jus, dans la tradition du blues et du rock’n’roll. C’est l’organe d’un septuagénaire qui entend Costa del Sol quand on lui parle de cholestérol. Mais il n’y a pas que pour la voix qu’Arno détonne, aujourd’hui encore plus qu’hier. Que devient quelqu’un qui chantait, avec TC Matic, en 1986, « Putain, putain, c’est vachement bien, on est quand même tous des Européens » ? Il n’est pas certain que gueuler un refrain pareil aurait un bel écho aujourd’hui. Les années passent et Arno continue. Chaque nouveau disque est l’occasion d’un autoportrait qui se fait de plus en plus poignant. C’est un gars en solo, dans un monde bio. Un chanteur de charme raté qui résiste à la nostalgie, dans un sourire triste.

C’est la troisième fois de suite qu’Arno fait appel au producteur anglais John Parish, compagnon de route de la musicienne PJ Harvey. Parish et Arno se sont trouvés il y a sept ans. Arno résume leur collaboration en disant : « Lui, il comprend bien que je veux un truc pas lisse ». Entre Arno, John Parish et le bassiste Mirko Banovic, qui a écrit ou coécrit toutes les musiques de l’album, on obtient pas mal de sons saturés et peu de concessions à la pop. Ce nouvel album d’Arno s’intitule Santeboutique. Ce qui signifierait « bazar » ou « bordel » en Belgique. On est donc tout de suite dans le folklore Arno-sien ou Arno-esque : les bars, des femmes qui tracent leur route et une libido à zéro pour lui. Un mélange de rock chevelu et de bal populaire. Qui d’autre qu’Arno pour chanter le mot « macrobiotique » sur une guitare qui tronçonne ? Qui d’autre que lui pour intituler une chanson : Les Saucisses de Maurice ?

→ Pour en savoir plus sur le travail d’Arno, c’est par ici !

France Inter