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Publié le 20/10/2021 - Musique

ALEXANDRE DESPLAT – B.O. The Grand Budapest Hotel

La bande originale de The Grand Budapest Hotel, du compositeur Alexandre Desplat, est en écoute au Cinéma Atlantic du 20 octobre au 2 novembre 2021.

  • La musique, élément essentiel au cœur du cinéma de Wes Anderson

Ce n’est pas un secret, Wes Anderson a une passion pour la culture française. A travers chacun de ses films se cachent de nombreuses références visuelles et sonores à la France. On trouve par exemple dans le cinéma de Wes Anderson divers indicateurs visuels assurément français dont la tour Eiffel, la Citroën DS, le célèbre sac « Birkin » d’Hermès et les valises Louis Vuitton. On retrouve également des hommages à la culture française à travers l’inspiration de Jacques Cousteau dans le film La Vie aquatique mais aussi l’influence de la photographie de Jacques-Henri Lartigue et le cinéma de la Nouvelle Vague.

Une passion pour la France qui s’exprime également à travers ses divers choix musicaux : Rue Saint-Vincent d’Yves Montand dans Rushmore, les œuvres de Gabriel Fauré et d’Erik Satie dans La Famille Tenenbaum, deux chansons de Georges Delerue dans Fantastic Mr. Fox, Le temps de l’amour de Françoise Hardy dans Moonrise Kingdom et Les Champs Elysées de Joe Dassin à la fin de The Darjeeling Limited. Et si la chanson Where Do You Go To My Lovely de Peter Sarstedt, qu’écoute le protagoniste du court-métrage Hotêl Chevalier, n’est certes pas en français, elle est un hommage évident à Paris et à la culture française, notamment à Zizi Jeanmaire, Sacha Distel, Napoléon, Balmain, le Boulevard St. Michel, la Sorbonne, Juan-les-Pins et St. Moritz.

Mais au-delà de sa programmation musicale, Wes Anderson entretient un lien particulièrement fort avec la France en la personne d’Alexandre Desplat, son compositeur de prédilection depuis 2009. Après leur rencontre par le biais d’un ami commun, Wes Anderson propose à Desplat un tout nouveau projet : composer la musique pour son premier film d’ « animation en volume », Fantastic Mr. Fox. Face à l’univers visuel particulièrement détaillé et décalé de Wes Anderson, la musique se doit d’être aussi précise et évocatrice que l’image. Afin de suivre l’esprit ludique des marionnettes de Fantastic Mr. Fox, Alexandre Desplat se tourne donc vers un orchestre d’instruments atypiques, champêtres et presque enfantins, dont la mandoline, le banjo, le sifflet et la flûte à bec.

Cette première collaboration signe le début d’une amitié fructueuse entre le compositeur et le réalisateur, qui donnera lieu à de nombreuses bandes originales marquantes. Si Wes Anderson a déjà une idée précise de ce qu’il envisage musicalement avant même de commencer le tournage de son film, sa collaboration avec Desplat ouvre toujours de nouvelles voies révélées par l’imagination du compositeur. Alors qu’Anderson choisit habituellement ses inspirations musicales avant le tournage, Desplat ne compose la musique qu’une fois le tournage terminé, après avoir longuement échangé avec le réalisateur.

L’identité visuelle des films Grand Budapest Hotel et L’île aux chiens inspire également un esprit musical précis chez Alexandre Desplat. Ainsi, le pays fictif d’Europe de l’Est de Zubrowka, où se situe le Grand Budapest Hotel, est représenté par un ensemble récurrent de balalaïkas, cithares et de cymbalums mais aussi de cors alpins : sans la moindre explication scénaristique, la musique situe immédiatement l’intrigue du film dans une région montagneuse en Europe de l’Est.

25 ans après son premier long-métrage Bottle Rocket, la recherche de Wes Anderson de la perfection se fait toujours ressentir autant dans la narration musicale que dans ses choix esthétiques et scénaristiques. Que ce soit l’histoire de trois jeunes criminels maladroits, un étudiant amoureux, les retrouvailles difficiles d’une famille bohème, la dernière mission d’un océanographe, le voyage de trois frères en deuil, un renard en guerre contre trois fermiers cruels, la fuite d’un couple de jeunes amoureux, un concierge d’hôtel en quête d’innocence ou d’un enfant à la recherche de son chien, chacun des films de Wes Anderson affiche une nouvelle identité visuelle délicatement explorée à travers un paysage sonore unique.

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France Musique